Pôle emploi propose désormais aux demandeurs d'emploi de recevoir uniquement par courrier électronique et non plus par lettres les informations les concernant, notamment sur une éventuelle radiation, une initiative que rejette le syndicat SNU qui craint des "radiations abusives".
La démarche, mise en place récemment, "intervient dans le cadre d'une dématérialisation des courriers de Pôle emploi", indique jeudi à l'AFP un porte-parole de Pôle emploi.
Mais, précise-t-il, "elle n'est absolument pas obligatoire et ne peut se faire qu'avec le consentement du demandeur d'emploi qui peut refuser" et "dans ce cas il pourra continuer de recevoir des formats papiers". Les chômeurs peuvent aussi, s'ils l'acceptent, recevoir des SMS.
Différentes demandes adressées par Pôle emploi (papiers complémentaires etc) mais aussi l'information préalable à une radiation sont concernées par cette offre de dématérialisation.
L'initiative "s'intègre dans une stratégie plus globale. Ainsi Pôle emploi a mis en place des ateliers internet pour aider les demandeurs d'emploi à se familiariser avec les outils informatiques" car dans la recherche d'un emploi "une bonne partie des démarches se fait via internet", argue le porte-parole.
De son côté, le syndicat SNU FSU, majoritaire à Pôle emploi, dénonce cette directive qui "sous prétexte de développement durable, va générer des risques supplémentaires pour les demandeurs d'emploi comme pour les personnels".
Selon le SNU, ce "nouveau dispositif, insuffisamment sécurisé, notamment dans ses voies de recours, ne peut qu'entraîner une augmentation des radiations abusives" et "un accroissement des conflits entre les publics et le personnel d'accueil".
"A partir du moment où le demandeur emploi, au moment de l'inscription, dit qu'il dispose d'une boîte mail il sera concerné" par la dématérialisation, "il n'y aura pas de courrier de confirmation", estime Philippe Sabater, du SNU. Selon lui, la question n'est pas technique, les chômeurs "les plus fragiles" risquent d'être lésés.
Le syndicat demande à la direction de "retirer cette directive qui, par ailleurs, n'a pas été soumise aux instances représentatives du personnel".