Le directeur général du voyagiste britannique Thomas Cook, Manny Fontenla-Novoa, a payé mercredi de sa démission les mauvais résultats du groupe depuis le début de l'année, plombé par l'impact des troubles dans les pays arabes et une activité en berne au Royaume-Uni.
Signe de l'ampleur de la crise traversée par ce poids lourd du tourisme en Europe, le titre Thomas Cook a perdu les deux tiers de sa valeur en Bourse en six mois.
L'annonce surprise de la démission de M. Fontenla-Novoa a d'ailleurs été immédiatement saluée par les investisseurs, le cours reprenant plus de 5% mercredi en fin de matinée, à 63,90 pence, dans un marché en nette baisse.
Le départ du directeur général de Thomas Cook, qui était en poste depuis 2007, intervient après plusieurs avertissements sur résultats liés à l'impact des troubles dans les pays arabes et à une faible performance au Royaume-Uni, qui avaient fait plonger le titre.
Sa démission a été annoncée dans un bref communiqué précisant que son bras droit, Sam Weihagen, assurerait l'intérim. "Le processus est en cours pour trouver un successeur permanent", ajoute le texte.
Thomas Cook Group avait à nouveau prévenu en juillet que son bénéfice annuel serait inférieur à ses prévisions, expliquant que les événements dans les pays arabes du Moyen Orient et d'Afrique du Nord l'affectaient plus qu'il ne l'aurait pensé.
L'impact, avait-il précisé, s'est notamment fait sentir auprès de sa clientèle française, qui a délaissé certaines de ses destinations préférées comme la Tunisie, le Maroc et l'Egypte.
Thomas Cook avait aussi fait état de performances très décevantes au Royaume-Uni à cause d'un "ENVIRONNEMENT difficile", dans une allusion au plan de rigueur gouvernemental qui affecte lourdement les dépenses des ménages.
Le groupe avait abaissé en conséquence de 40 millions de livres (45 millions d'euros) sa prévision de bénéfice d'exploitation pour 2011, l'estimant à 320 millions de livres contre 362 millions l'an passé.
Dans un rapport d'activité publié mercredi, avec une semaine d'avance sur la calendrier initial, Thomas Cook affirme qu'il est désormais en mesure de tenir cet objectif.
Mais il insiste à nouveau sur les difficultés rencontrées au Royaume-Uni, dont l'équipe dirigeante a pourtant été renouvelée au printemps pour mettre en oeuvre un programme de réduction des coûts.
Le groupe prévoit en outre de se débarrasser de quelque 200 millions de livres d'actifs -notamment des hôtels- dans les six à huit prochains mois pour améliorer sa situation financière.
Il estime par ailleurs que les réservations pour la saison d'hiver "progressent bien".
Grand rival de Thomas Cook, le tour-opérateur TUI Travel, numéro un du tourisme en Europe, doit publier le 10 août ses résultats pour le 3e trimestre.
Egalement en difficulté et touché lui aussi par les perturbations de l'activité touristique en Tunisie et en Egypte, il avait fait état d'une perte nette de 254 millions de livres (environ 290 M EUR) pour son premier semestre d'activité.
Ses deux filiales françaises, Nouvelles Frontières, qui s'attend à des pertes historiques cette année, et Marmara, qui dégage des bénéfices, devraient fusionner fin 2011 début 2012, avec à la clé un nouveau plan social.