Les ministres des Finances de la zone euro se sont dits prêts lundi soir à augmenter l'enveloppe de leur Fonds de secours financier, doté d'une capacité effective de prêts de 400 milliards d'euros à l'heure actuelle, a annoncé leur chef de file, Jean-Claude Juncker.
"Les ministres se tiennent prêts à adopter des mesures supplémentaires pour améliorer la capacité systémique de la zone euro à résister à un risque de contagion, y compris un renforcement de la flexibilité et de l'ampleur du EFSF (le Fonds de stabilité européen, NDLR)", a-t-il indiqué devant la presse.
Ils comptent aussi envisager un "allongement des maturités des prêts" consentis par l'Europe aux pays en difficulté ainsi qu'une baisse des taux d'intérêt pratiqués à ce jour, a-t-il ajouté.
"La BCE a confirmé sa position, réaffirmée par son conseil des gouverneurs jeudi dernier, qu'un événement de crédit ou un défaut sélectif (partiel) doit être évité", a précisé M. Juncker.
Dans le cas de la Grèce en particulier, une baisse des taux d'intérêt est à l'étude. Un groupe de travail d'experts va plancher sur le sujet.
Pour ce qui est du Fonds de secours financier de la zone euro, le renforcement de la "flexibilité" du Fonds renvoie notamment à l'éventualité qu'il puisse acquérir des titres obligataires d'un pays en difficulté sur le marché dit "secondaire", celui où les investisseurs s'échangent les titres de dette souveraine une fois qu'ils ont été acquis lors de leur émission.
"Je n'excluerais pas" cette option, a indiqué le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn.
Pour sa part, le Premier ministre grec Georges Papandréou a demandé dans la nuit de lundi à mardi aux dirigeants européens de mettre un terme à leur "cacophonie" sur les remèdes à apporter à la crise de la dette qui menace de se propager.
"Il n'y a pas de place pour l'indécision et les erreurs", a averti M. Papandréou. Dans un courrier au chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, le chef du gouvernement grec a déploré que les dirigeants européens se laissent aller à la "cacophonie au lieu de se mettre d'accord sur un plan commun, ce qui crée davantage de panique".