
Soucieux de refaire son retard sur le marché chinois, par rapport à ses grands partenaires européens, le Royaume-Uni a signé lundi avec la Chine pour 1,4 milliard de livres de contrats, un montant relativement modeste, à l'occasion de la visite du Premier ministre Wen Jiabao.
"Je suis ravi que le sommet d'aujourd'hui ait vu la signature de nouveaux contrats d'une valeur de 1,4 milliard de livres" (1,6 milliard d'euros), a déclaré M. Cameron lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Wen, qui effectue à Londres la deuxième étape de sa tournée européenne, après la Hongrie et avant l'Allemagne.
Ces accords vont en particulier permettre aux entreprises britanniques de faire du commerce dans les grandes villes chinoises à forte croissance, et non plus seulement à Pékin et Shanghai.
"Les relations commerciales avec la Chine représentent une formidable opportunité pour le Royaume-Uni", a ajouté M. Cameron, assurant cependant que cela ne se ferait pas au détriment des droits de l'homme.
"Il n'y a pas de compromis dans nos relations. Il ne s'agit pas d'aborder soit les relations commerciales, soit les droits de l'homme", a insisté M. Cameron. "Notre dialogue couvre tous les sujets", a-t-il ajouté.
Répétant un discours traditionnel, Wen Jiabao a de son côté souligné que, "en ce qui concerne les droits de l'homme, la Chine et le Royaume-Uni devaient se respecter mutuellement, se comporter en égaux, intensifier leur coopération plutôt que se montrer du doigt".

A l'extérieur de Downing Street, les bureaux du Premier ministre, une poignée de manifestants tentaient de remettre les droits de l'homme à l'ordre du jour d'une visite très économique. "Cameron et Wen : les droits de l'homme avant les échanges commerciaux", pouvait-on lire sur une banderole.
Non loin de là cependant, une autre manifestation réunissait une trentaine de personnes soutenant le régime chinois.
Hasard du calendrier ou non, l'arrivée samedi soir de M. Wen au Royaume-Uni avait coïncidé avec l'annonce de la libération de l'opposant Hu Jia, après trois ans de prison. Elle intervenait peu après celle de l'artiste dissident Ai Weiwei en faveur duquel Londres avait été un des pays ayant exercé le plus de pression.
Londres entend bien développer des échanges commerciaux jugés trop modestes avec la seconde économie mondiale et aimerait combler son retard commercial avec la Chine par rapport à ses partenaires européens, à commencer par l'Allemagne.
Le gouvernement britannique a ainsi pour ambition de doubler d'ici 2015 ses échanges avec la Chine et de leur faire dépasser la barre symbolique de 100 milliards de dollars (environ 78 milliards d'euros) d'ici cinq ans. L'an dernier, ils avaient atteint 51,8 milliards de dollars (40 milliards d'euros).
"Nous sommes confiants de pouvoir atteindre" ce but, a déclaré M. Wen. David Cameron a précisé que les exportations britanniques vers la Chine avaient déjà augmenté de 40% l'an dernier.
Le Premier ministre avait effectué en novembre dernier une visite officielle en Chine, accompagné de la plus importante délégation d'entrepreneurs britanniques jamais vue à Pékin. M. Cameron avait alors signé un contrat de 1,2 milliard de dollars pour Rolls Royce.
Mais le chemin semble encore long avant de voir le Royaume-Uni jouer un rôle économique significatif en Chine. Le montant des contrats signés lundi reste ainsi bien modeste eu égard à la floraison de contrats que Pékin a l'habitude de parapher lors des visites à l'étranger de ses dignitaires. Ainsi en novembre 2010, la France avait signé pour vingt milliards d'euros de contrats avec la Chine.