
L'Inde a présélectionné le Rafale du groupe français Dassault Aviation et l'Eurofighter-Typhoon du consortium européen Eurofighter GmbH pour son gigantesque contrat de 126 avions de chasse, a indiqué jeudi une source au sein du ministère de la Défense.
"Seuls le français Dassault et l'Eurofighter ont été priés d'étendre leurs offres commerciales", a déclaré jeudi à l'AFP cette source s'exprimant sous couvert d'anonymat, suggérant qu'ils restaient les seuls candidats en lice.
L'Inde a par ailleurs écarté les groupes américains Boeing et Lockheed Martin de son appel d'offres visant à moderniser ses forces armées, a annoncé jeudi l'ambassade américaine à New Delhi, se disant "profondément déçue".
"L'ambassade à New Delhi a été informée hier (mercredi) que les deux appareils offerts (...) n'ont pas été sélectionnés pour le contrat du ministère indien de la Défense", indique le communiqué.
"Nous sommes profondément déçus de cette nouvelle", poursuit le texte, citant l'ambassadeur américain Timothy Roemer, qui a par ailleurs annoncé jeudi sa démission, après avoir été deux ans en poste à New Delhi.
Le russe MiG et le suédois Saab s'étaient également lancés dans la bataille pour décrocher l'appel d'offres lancé par l'Inde en 2007 et estimé à 12 milliards de dollars.
L'avionneur suédois a annoncé dès mercredi que son chasseur Gripen avait été écarté de la compétition.

"Aujourd'hui (mercredi), le groupe de défense et de sécurité Saab AB a reçu une information du ministère indien de la Défense selon laquelle le Gripen n'avait pas été retenu dans la liste des finalistes pour le programme Medium Multi-Role Combat Aircraft (MMRCA)", avait indiqué Saab dans un communiqué.
Le ministère indien de la Défense s'est refusé à commenter dans l'immédiat que les groupes américains et russe avaient également été écartés.
Interrogé par l'AFP, Dassault, qui tente d'exporter son Rafale dans plusieurs pays étrangers, s'est aussi refusé à tout commentaire.
L'Eurofighter-Typhoon est un avion de combat produit par un consortium formé par le groupe européen de défense et d'armement EADS (46%), le britannique BAE Systems (33%) et l'italien Alenia/Finmeccanica (21%).
Boeing, qui s'est lancé dans la bataille avec son avion de combat F/A-18IN Super Hornet, n'a pas réagi mais son compatriote Lockheed Martin a indiqué que le gouvernement américain l'avait informé avoir reçu une lettre du ministère indien de la Défense, sans en préciser le contenu.
"Le gouvernement américain a informé Lockheed Martin qu'il avait reçu une lettre du ministère indien de la Défense concernant la compétition pour le MMRCA", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Lockheed Martin s'était porté candidat avec son modèle F-16.
"Le gouvernement américain s'apprête à répondre à la lettre du gouvernement indien", a-t-il ajouté, sans plus de détails.
Voici quelques mois, des sources industrielles avaient assuré que les appareils de Boeing et de Lockheed Martin avaient gagné une longueur d'avance sur leurs concurrents après la fin des éreintants tests techniques.
Le contrat pour les 126 avions de combat est l'un des plus importants passés par l'Inde, qui cherche à moderniser son armée vieillissante. C'est aussi son premier appel d'offres après s'être reposée pendant 50 ans sur la technologie soviétique pour son aviation de défense.
Le contrat dispose que l'Inde achète directement 18 avions d'ici à 2012 tandis que les 108 autres seront construits en Inde.