Près de mille salariés d'Adoma (ex-Sonacotra), selon les organisateurs, 650 selon la police, ont manifesté lundi à Paris contre un plan de restructuration prévoyant 260 suppressions d'emplois et une cession de près de 10% du parc immobilier, a constaté une journaliste de l'AFP.
A l'appel de l'intersyndicale Sud, CFDT, CGT, CFE-CGC, FO, CFTC, Unsa, les manifestants ont défilé vers le ministère du Logement à Paris (VIIe) derrière une banderole proclamant "Non aux licenciements financiers, oui à la mission de solidarité avec les plus démunis".
"La réorganisation présente est très opaque. Pour nous c'est une première phase, il y aura encore des licenciements. On se sent en danger aussi bien nous que NOS résidents. On ne comprend pas ce que veut faire l'Etat", a expliqué à l'AFP Mamar Chabi, coordinateur de l'intersyndicale.
principal opérateur national de logements sociaux à destination des publics fragilisés, l'ex-Sonacotra, devenu Adoma en 2007, a été créé en 1957 pour loger les travailleurs algériens et résorber les bidonvilles. C'est une société d'économie mixte anonyme détenue à 57,1% par l'Etat. Autres actionnaires: la Caisse des Dépôts (28,1%), le Crédit Foncier (10%), le groupe Logirep (4,2%).
Le plan prévoit la suppression de 260 postes sur deux ans, soit 10% environ des effectifs, dont 140 départs naturels et 120 départs volontaires.
Adoma entend aussi céder environ 9% de son parc, soit plus de 6.000 logements, dont 1.600 logements locatifs, répartis sur 193 résidences. L'opérateur détient 73.000 logements (dont 6.000 places pour les demandeurs d'asile) dans 450 foyers et résidences sociales répartis dans 56 départements. 75% de ses résidents sont étrangers.
La direction d'Adoma avait mis récemment en avant un besoin urgent de financement particulièrement élevé, dû notamment au retard pris sur l'entretien du parc, à la dégradation du taux d'occupation et une dérive des frais généraux.