
Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi un "plan" pour encourager l'emploi des chômeurs de longue durée et des jeunes, en lui consacrant 500 millions d'euros supplémentaires et en instituant un système de "bonus malus" pour inciter les entreprises à embaucher des apprentis.
"Nous avons décidé aujourd'hui avec le Premier ministre de rajouter au budget du ministre de l'Emploi un demi-milliard d'euros pour le consacrer sur deux catégories de Français qui ont besoin qu'on les aide: les chômeurs de longue durée" et les jeunes, a dit le président sur TF1.
Selon lui, cet argent va permettre à Pôle emploi de "recevoir dans les trois mois tous les chômeurs de longue durée" et de leur "proposer soit une formation qualifiante, soit un emploi pour ne pas les laisser chez eux".
Cette somme devrait se rajouter aux quelque 2,6 milliards d'euros déjà prévus pour les emplois aidés dans le budget 2011. Le gouvernement prévoyait jusqu'à présent 390.000 contrats aidés, contre 510.000 l'année précédente.
Budgétairement, l'opération sera neutre puisqu'il s'agit d'un redéploiement de crédits pris sur d'autres ministères.
La moitié de cette somme (250 millions) sera concacrée au financement de "50.000 nouveaux contrats aidés", a précisé le ministre du Travail Xavier Bertrand dans Le Figaro. Ils s'ajouteront aux 390.000 contrats déjà budgétés pour 2011.
Le président Sarkozy entend "mobiliser tout l'appareil d'Etat et notamment les sous-préfets" pour obtenir une augmentation du nombre des contrats pour les jeunes des quartiers".
"C'est un plan sans précédent que nous engageons", a-t-il affirmé, alors que le nombre des demandeurs d'emplois sans activité a atteint 2,7 millions de personnes en 2010.
S'agissant des jeunes, le chef de l'Etat a annoncé également la mise sur pied "dans les semaines qui viennent" d'un "système de bonus malus" pour inciter les entreprises à leur proposer des contrats en alternance, rappelant que les entreprises de plus de 250 salariés ont l'obligation d'employer 3% d'apprentis.
"Les entreprises qui prendront plus de jeunes en apprentissage ou en formation en alternance" auront "une diminution de leurs charges" tandis que celles "qui ne respecteront pas le nombre d'apprentis qu'on leur demande de prendre auront un malus", a-t-il prévenu.
Son objectif, "ambitieux mais réaliste", est de parvenir à un "million d'apprentis". Mercredi, le ministre du Budget, François Baroin, avait annoncé la volonté du gouvernement de porter le nombre des jeunes en alternance "à 800.000, dont 600.000 apprentis, d'ici 2015". Le total des jeunes en formation en alternance (contrats d'apprentissage et contrats de professionnalisation) est actuellement de l'ordre de 550.000.
Par ailleurs, M. Sarkozy entend demander au ministre du Travail de "changer le statut de l'apprenti" car "il n'y a aucune raison" que son statut "soit inférieur à celui de l'étudiant".
Le chef de l'Etat a également annoncé la construction de "dizaines de centres d'apprentissage" et la rénovation d'autres.
Compte tenu de l'endettement public, les 500 millions euros consacrés à l'emploi seront "gagés par des économies qui seront faites sur les autres ministères", a-t-il assuré.