Une organisation patronale regroupant une cinquantaine d'entreprises du port de commerce de Brest dénonce une "prise d'otage" de l'activité par les dockers en grève contre le projet d'accord sur la pénibilité et s'inquiète de la reconduction du mouvement, décidée mardi.
"Quelques dizaines de dockers et agents du port prennent en otage une cinquantaine d'entreprises et plus de 2.000 emplois directs ainsi que de très nombreux emplois indirects", dénonce l'Union maritime de Brest et de sa région (UMBR) dans un communiqué mercredi.
L'UMBR souligne les "difficultés" des entreprises étroitement liées aux activités du port de commerce qui "tournent au ralenti" depuis le début de la grève des dockers depuis 18 jours.
"On ne reprendra pas le travail tant que le gouvernement n'aura pas changé d'avis", a déclaré à l'AFP le responsable CGT des dockers de Brest, Gilles Le Soin. "Si les patrons des entreprises ont des difficultés, ils n'ont qu'à faire pression sur le gouvernement, c'est pas la faute de dockers si on avance pas", a ajouté le syndicaliste.
Le secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani a appelé les partenaires sociaux des ports "à faire preuve de responsabilité" en reprenant les négociations sur la pénibilité.
La CGT des ports et docks a entamé il y a deux semaines un mouvement de grève alternant arrêts de travail du vendredi au lundi et des modalités plus légères le reste de la semaine (suspension des heures supplémentaires, de certains horaires de nuit, respect "strict" des règles de sécurité, etc.).
Le conflit est né de la volonté du gouvernement de revoir un projet d'accord âprement négocié par les syndicats et le patronat depuis deux ans sur la prise en compte de la pénibilité. L'Unim, organisation patronale de la manutention, a aussi exprimé depuis début janvier des réserves sur cette demande du gouvernement.