
Le secrétaire général adjoint de l'UMP, Hervé Novelli, adversaire des 35 heures, estime lundi dans un entretien aux Echos qu'en France "il faut revisiter toute notre politique d'allègements de charges" car elle est "coûteuse" et "peu efficace" en termes d'embauche.
"La France est l'un des pays européens qui a la politique la plus coûteuse d'allègements de charges pour les bas salaires - de l'ordre de 22 milliards d'euros par an - et dans le même temps, des résultats parmi les plus faibles en termes d'emploi des personnes peu qualifiées. Il y a clairement un problème", déclare l'ancien secrétaire d'Etat au Commerce, issu de l'aile libérale de l'UMP.
Il rappelle que sous le gouvernement Raffarin (2002-2005), "à (son) initiative, le seuil pour les allègements de charge a été ramené de 1,7 Smic à 1,6 Smic, et cela n'a pas entraîné une vague de défaillances d'entreprises que je sache".
"Il faut revisiter toute notre politique d'allègements de charges. On ne peut pas avoir une politique si massive et si peu efficace", insiste-t-il, en jugeant au passage "inopérante" la loi de modernisation sociale de 2008 de Xavier Bertrand alors ministre du Travail. "Il n'y a aucune obligation de dialogue et il ne s'est rien passé".
Selon Hervé Novelli, qui avec le patron de l'UMP Jean-François Copé et le sénateur Gérard Longuet fait pression sur l'exécutif pour débattre d'une sortie des 35 heures, "il y a à l'évidence les éléments d'un nouveau contrat social à inventer".
"Il faut échanger une réduction des allègements sur cinq ans contre des éléments de fluidité du droit social pour les entreprises", explique-t-il. "La négociation dans l'entreprise ou, à défaut, dans la branche, est la pratique usuelle en Europe. Il n'y a que nous qui mettons autant de choses dans la loi".