L'Elysée a catégoriquement démenti dimanche après-midi que la France soit menacée par la crise de la zone euro provoquée la dégradation de la situation financière de l'Irlande, indiquant que les marchés ne l'avaient "pas sanctionnée" ces dernières semaines.
"On n'est pas dans la même catégorie, grâce au ciel", que la Grèce et l'Irlande et "je note également (que) même les marchés n'ont pas sanctionné la France dans la période qui vient de s'écouler", a indiqué une source à la présidence de la République.
"Les taux d'intérêt, à la différence de ce qui s'est passé avec l'Irlande, le Portugal et la Grèce, n'ont pas bondi (...) les taux d'intérêt français ont même un peu tendance en valeur absolue à baisser, plutôt qu'à monter", a-t-on ajouté de même source.
"Je ne crois pas que ce genre de titre sur la base de simples indications de marché corresponde à la réalité", a insisté cette source en évoquant le titre qui barrait dimanche matin la "Une" du Journal du dimanche: "Crise financière: la France menacée".
Les marchés et le Fonds monétaire international (FMI) "ne disent pas que la France est dans une situation grave, désespérée", a poursuivi l'Elysée.
Certains pays comme l'Espagne et la Grèce "ont vécu sur des bulles immobilières (...) la France n'est pas dans la même situation", a-t-on estimé.
"La France a certes un déficit de la balance des paiements qui n'est pas dramatique (et) la France a plutôt gagné en compétitivité par rapport à l'ensemble des pays du sud, elle a surtout perdu en compétitivité par rapport à l'Allemagne, par rapport à l'Autriche, la France a un taux d'épargne des ménages qui est extraordinairement haut" (17%), a ajouté la même source.
"Nous avons une faiblesse, c'est la dépense publique, qui a eu tendance dans le passé à augmenter de façon permanente mais grâce aux efforts engagés depuis trois ans (suppression d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et réforme des retraites) le risque n'existe pas d'un point de vue macroéconomique agrégé", a-t-on poursuivi.
"Je prétends que notre situation macroéconomique globale est meilleure que l'Angleterre, mais certainement moins bonne que l'Allemagne", a conclu la source.
Ces déclarations interviennent alors que les ministres européens des Finances, réunis à Bruxelles, devaient adopter dimanche un vaste plan d'aide de l'UE et du FMI de quelque 85 milliards d'euros à l'Irlande, espérant freiner la contagion d'une crise qui menace le Portugal, voire l'Espagne.