Le commissaire européen au Marché intérieur et aux Services financiers, Michel Barnier, a appelé jeudi les Etats-Unis à en faire davantage pour harmoniser les règles financières européennes et américaines, notamment en termes de normes comptables et de rémunérations.
En visite à New York, avant de se rendre à Washington pour y rencontrer notamment le secrétaire au Trésor Timothy Geithner et le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke, Michel Barnier a estimé qu'il restait "beaucoup à faire" dans le contexte actuel.
"Dans certains domaines il reste à faire beaucoup plus, en particulier pour faire face aux déséquilibres macroéconomiques restants ou à l'instabilité des taux de changes -- un énorme problème aujourd'hui -- ou encore les fluctuations de prix actuelles sur certains marchés de matières premières", a affirmé Michel Barnier devant un public réuni dans les locaux de la SIFMA, une association américaine de l'industrie financière.
Il a particulièrement exorté les Etats-Unis à oeuvrer à l'harmonisation des normes comptables.
"J'attends que les autorités américaines, en particulier la SEC, fassent les démarches nécessaires pour transposer aux Etats-Unis les normes comptables internationales", a expliqué Michel Barnier.
"C'est un élément essentiel de la réforme mondiale", a ajouté le commissaire européen, qui devait participer dans la journée à des travaux sur la question des normes comptables avec les responsables de l'International Accounting Standards Board (IASB), une entité indépendante chargée d'élaborer les normes comptables internationales, hors Etats-Unis.
"Nous avons nos différences locales qui doivent être prises en compte. Mais les institutions financières mondiales doivent être sujettes globalement aux même exigences dans le monde entier", a affirmé M. Barnier.
A "titre personnel", il a estimé que les Etats-Unis pourraient en faire plus pour réformer leur système de rémunération dans le secteur financier.
"Les mauvaises primes peuvent mener à une prise excessive de risque", a expliqué M. Barnier. "Si l'on ne fait rien, cela veut dire que nous n'avons pas tiré les bonnes leçons de la crise".
En revanche, l'Europe a beaucoup à apprendre des Etats-Unis, et notamment de la FDIC, l'autorité qui garantit les comptes bancaires aux Etats-Unis, au sujet de la création d'un fond destiné à faire face à une nouvelle crise financière".
Pour l'Union Européenne, "le principal défi est de créer un mécanisme de résolution opérationnel dans un contexte multinational", a indiqué M. Barnier, ce qui peut s'avérer difficile dans l'UE "en particulier lorsqu'il s'agit de partager les coûts de démantèlement d'une banque en faillite présente dans plusieurs pays".