La séance des questions au gouvernement a été tendue mardi à l'Assemblée, à la veille du vote définitif de la réforme des retraites, avec une mise en cause publique de Guillaume Sarkozy, le frère du président de la République, et le départ des députés Nouveau centre.
"Une retraite peut en cacher une autre. La retraite par répartition cache la retraite par capitalisation", a lancé le député PCF André Gérin en interpellant Georges Tron (Fonction publique).
"Un homme peut en cacher un autre. Tablant sur une baisse de 8% des retraites, Guillaume Sarkozy, le frère du président de la République, veut s'occuper de ce pactole avec le groupe Malakoff-Médéric et la Caisse des dépôts et consignations dès le 1er janvier 2011", a-t-il ajouté relayant des accusations déjà lancées au Sénat par ses collègues communistes.
Malakoff-Médéric est un groupe de retraite complémentaire et de prévoyance dont Guillaume Sarkozy est le délégué général.
Pendant la réponse de Georges Tron (Fonction publique), alors qu'André Gérin s'était rassis sur son banc, les huissiers ont cherché à lui retirer la photo qu'il brandissait. Un photomontage représentant le président de la République avec son frère Guillaume, assorti du slogan de campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, "Ensemble tout devient possible".
Dans le même temps, ajoutant à la confusion, la vingtaine de députés du Nouveau centre (NC, partenaire de l'UMP) ont quitté l'hémicycle parce que leur président de groupe, François Sauvadet, n'avait pu poser sa question sur la réforme des retraites jusqu'au bout (le temps de parole des députés est limité à deux minutes).
"François Sauvadet posait une question importante. Il relayait une proposition de François Chérèque (le leader de la CFDT) visant à renouer le dialogue social", a déclaré le vice-président NC Maurice Leroy à la presse.
En l'absence de M. Woerth, toujours retenu au Sénat sur les retraites, M. Tron a été assailli de questions.
"Ce n'est pas parce que l'on dit n'importe quoi que l'on a raison", s'est agacé M. Tron en réponse à un député PS qui lui reprochait le manque de concertation.