La raffinerie Esso de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), où les expéditions de carburants ont repris, a continué à fonctionner au minimum durant la grève sur les retraites grâce aux réserves stratégiques de pétrole, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Il n'y a plus de personnels grévistes depuis dimanche sur le site et les expéditions ont repris, selon une source syndicale, qui a expliqué que la production de carburants n'avait jamais cessé complètement durant la grève, qui n'affectait que les expéditions.
"On n'avait pas arrêté le site mais on ne sortait plus rien", a déclaré à l'AFP Rémi Armandi, délégué CGT à Fos-sur-Mer. Interrogée par l'AFP, une porte-parole de Esso a confirmé que la raffinerie de Fos avait continué à fonctionner durant le conflit sur les retraites.
"Le matériel de la raffinerie, qui arrive en fin de vie, est dangereux à arrêter et redémarrer. Donc les unités n'ont jamais été arrêtées, mais ça marchait au minimum car on ne voulait pas trop fabriquer, et aussi par manque de brut", a ajouté le syndicaliste.
"Ils (la direction, ndlr) arrivaient de temps en temps à avoir des lots sortis des réserves stratégiques nationales, ça descendait de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence)", a-t-il poursuivi, alors que le blocage des terminaux pétroliers du port de Marseille depuis le 27 septembre prive de brut les raffineries locales.
Esso a demandé à la Société anonyme de gestion des stocks de sécurité (Sagess) de pouvoir puiser dans les stocks souterrains de Manosque et s'est engagé en contrepartie à les reconstituer avec le brut bloqué sur ses bateaux au large de Marseille, selon une source proche du dossier.
La Sagess gère 12,5 millions de tonnes de réserves de pétrole brut et de produits pétroliers, dont environ 40% sont stockés à Manosque.
La raffinerie de Fos fonctionne actuellement à un débit minimum qui correspond environ à 60% de sa capacité. En temps normal, Fos traite 120.000 barils par jour.