Le président du principal syndicat étudiant, l'Unef, s'est demandé lundi si le gouvernement n'a pas "voulu faire monter la pression avec les jeunes" lors des manifestations lycéennes contre la réforme des retraites la semaine dernière.
"Je m'interroge: est-ce que les préfets n'ont pas eu pour consignes de faire monter la tension avec les jeunes de manière à montrer quelques images spectaculaires en fin de JT pour marquer des points dans l'opinion?", a dit Jean-Baptiste Prévost sur Canal Plus.
Le dirigeant syndical a toutefois indiqué ne "pas avoir les mêmes informations" que le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui a affirmé que des policiers auraient des "consignes" pour "infiltrer" et "jeter des pierres" dans les manifestations.
"Je continue à exiger des explications du gouvernement sur les consignes données aux forces de l'ordre dans l'encadrement des manifestations lycéennes. Jeudi dernier, il y a eu, pas un incident isolé, mais une simultanéité de problèmes", a toutefois relevé Jean-Baptiste Prévost.
Malgré l'adoption de la réforme des retraites par le Sénat vendredi, l'Unef appelle à une nouvelle journée d'actions mardi, alors que les étudiants ne sont pas tous en vacances.
"Ceux qui parient sur le calendrier des vacances (scolaires) pour démobiliser, font un pari très risqué", a-t-il assuré.
Selon le président de l'Unef, "dans l'histoire récente, des exemples démontrent qu'on peut revenir sur une loi une fois qu'elle a été votée". "Je pense au CPE en 2006".
Jean-Baptiste Prévost a demandé au président Nicolas Sarkozy de "retrouver le chemin du dialogue", de "suspendre la procédure" de promulgation de la loi, et "d'ouvrir les négociations".
"Il faut que le président de la République joue l'apaisement. Je ne sais pas si c'est dans ses capacités", a-t-il encore dit.