Le groupe pétrolier britannique BP "ne quittera pas les Etats-Unis", a assuré lundi à Londres son directeur général Bob Dudley, six mois après l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique qui a provoqué la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis.
"Je peux vous promettre que je ne suis pas devenu directeur général de BP pour que l'on quitte les Etats-Unis. BP ne s'en ira pas d'Amérique", a affirmé M. Dudley, lors d'une intervention au congrès du patronat britannique.
"Il y a trop de choses en jeu à la fois pour BP et pour les Etats-Unis. Les Etats-Unis ont des besoins énergétiques majeurs et BP, en tant que plus gros producteur de pétrole et de gaz du pays, est un contributeur essentiel pour y répondre", a affirmé M. Dudley dans son premier discours public depuis sa prise de fonction le 1er octobre.
Quelque 4,9 millions de barils de brut se sont écoulés du puits depuis l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon, en avril, jusqu'à son colmatage en septembre.
Ce désastre environnemental a engendré "une crise qui a menacé l'existence même" de BP, a souligné le nouveau patron du groupe.
BP a dû mettre de côté 32 milliards de dollars, dont 20 milliards placés sous séquestre à la demande des autorités américaines, pour assurer l'ensemble des dédommagements et paiements liés à la catastrophe. Celle-ci a déjà coûté plus de 10 milliards de dollars à BP.
"C'est un désastreux accident industriel qui n'aurait jamais dû arriver", a dit M. Dudley, tout en rappelant que l'enquête interne du groupe "montre qu'il n'y a pas une cause unique à l'origine la tragédie (...) mais plutôt une suite de dysfonctionnements impliquant plusieurs entreprises".
Même si "les risques ne peuvent pas être totalement écartés pour les forages en eaux profondes", BP n'entend pas abandonner ses activités dans ce domaine, a-t-il aussi assuré.
Selon M. Dudley, les gisements en eaux profondes "deviennent une source d'énergie de plus en plus importante pour alimenter l'économie mondiale. Ils représentent 7% de la production mondiale actuellement, et selon les projections pourraient monter à 9% en 2020".
"Nous faisons partie de la petite poignée de compagnies assez solides financièrement et techniquement pour surmonter les difficultés de ces projets. Et cela peut être fait de manière sûre", a-t-il conclu.
Le groupe pétrolier a par ailleurs annoncé lundi qu'il allait revendre ses intérêts dans quatre gisements d'hydrocarbures du Golfe du Mexique, récemment acquis, au groupe japonais Marubeni Oil and Gas, pour 650 millions de dollars soit environ 465 millions d'euros.
"Cet accord n'affecte pas les autres intérêts de BP dans le golfe du Mexique, où il est le plus important de pétrole et de gaz, avec une production nette actuelle approchant les 400.000 barils équivalent pétrole par jour", avait indiqué BP dans un communiqué.