Les sénateurs ont repris lundi l'examen du projet de loi sur les retraites alors qu'il reste encore un peu plus de 500 amendements à examiner et que la date de mercredi pour le vote de la réforme par la Haute assemblée paraît de plus en plus difficile à tenir.
"Je ne sais pas si ça sera voté mercredi, mais ça sera voté", avait indiqué dimanche soir François Fillon sur TF1. Les propos du Premier ministre n'ont pas douché l'ardeur des sénateurs de l'opposition, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation.
A la mi-journée lundi, le compteur affichait encore 503 amendements à étudier sur les 1.200 déposés au départ, il y a deux semaines.
"Ne comptez ni sur la fatigue, ni sur l'épuisement des Français et des parlementaires !", a lancé Jean-Pierre Bel, président du groupe socialiste, estimant que François Fillon répondait de "manière offensante" aux parlementaires et aux Français mobilisés contre la réforme.
Guy Fischer (PCF) a pour sa part exprimé son "effarement" après une intervention télévisée "aux forts relents de thatchérisme". "Persévérer dans la voie du passage en force peut être une voie qui peut s'avérer fatale", a-t-il prévenu, soulignant également la "nécessité de prolonger" les travaux au Sénat.
"Je ne vois pas de passage en force", a rétorqué Muguette Dini (Union centriste), présidente de la commission des Affaires sociales du Sénat. "Nous prenons tout le temps", a-t-elle jugé.
Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique George Tron a lui indiqué qu'il abordait cette semaine de débat "dans un esprit constructif", comme les semaines précédentes.
Les sénateurs ont examiné lundi matin quelques articles connexes à la réforme de la médecine du travail introduite dans le projet de loi sur les retraites.
Le président de la séance, Roger Romani (UMP) a bien essayé, en vain, d'accélérer le rythme. "Nous avons une suite d'amendements qui supprime à chaque fois un alinéa, vous ne nous faites pas un exposé général ?", a-t-il interrogé en direction de l'opposition, un peu pour la forme.
"Vous êtes à même de le faire, vous êtes très compétente", a-t-il poursuivi avec humour à l'adresse d'une sénatrice. "Le sujet est important, nous défendrons l'ensemble de NOS amendements", a répondu Annie David (PCF).