(AOF / Funds) - Laisser longtemps les taux directeurs des banques centrales à un niveau quasi nul n'est-il pas dangereux ? Depuis que partout l'activité est repartie, la question doit être posée. En juin dernier, la BRI lui a consacré un chapitre entier de son rapport annuel. Elle y a souligné les dangers du maintien d'une politique monétaire trop accommodante qui risque vite d'encourager à nouveau une prise de risque excessive. Sa conclusion est claire : pour ne pas mettre en danger la stabilité financière, les banquiers centraux doivent remonter les taux plus vite que ne le suggère la seule prise en compte des évolutions macroéconomiques. Savoir dans quelle mesure cet appel à la prudence lancé par la BRI est justifié est d'autant plus important que les perspectives macroéconomiques qui se dessinent aujourd'hui, plaident clairement pour le maintien de taux bas.
La reprise de l'activité engagée des deux côtés de l'Atlantique est loin en effet d'être suffisamment vigoureuse pour pouvoir résister, sans le plein soutien de la politique monétaire, au rééquilibrage budgétaire qui va maintenant devoir être mené. Et l'importance de l'effort fiscal à fournir comme le degré de sous-utilisation des ressources sont tels - aux Etats-Unis notamment - que, d'un point de vue macroéconomique, le maintien de taux bas a toutes les chances de continuer de se justifier pendant encore plusieurs années ! Apprécier et gérer du mieux possible les risques qui peuvent en résulter est donc