Le président du MoDem, François Bayrou a joint vendredi sa voix à celle de l'opposition pour protester contre le recul de l'âge de la retraite sans décote, tandis que Chantal Brunel (UMP) a demandé une dérogation pour les femmes "qui ont donné deux enfants ou plus à notre pays", à l'Assemblée nationale.
"Cette disposition vise et touche ceux qui ont les pensions les retraites les plus faibles", a déclaré M. Bayrou.
Le président du MoDem protestait contre le relèvement de 65 à 67 ans de l'âge du départ à la retraite sans décote, quel que soit le nombre d'annuités, mesure qui risque de toucher surtout les femmes ayant dû interrompre leur carrière pour élever leurs enfants.
"Il n'y a sur ces bancs (de l'Assemblée) personne qui relèvera d'un dispositif de cet ordre, protégés que nous sommes par nos carrières ou par le régime spécial que nous nous sommes donné en tant que parlementaires", a ajouté M. Bayrou, avant une démonstration "arithmétique".
"S'il n'y a que 18% des personnes qui partent après 65 ans, si les femmes sont majoritaires à l'intérieur de ces 18%, si la pension des femmes est inférieure de 42% à la pension des hommes, alors il est clair qu'il n'y a pas là un tiers du financement de votre réforme. Cela n'est pas de la politique ni de l'idéologie, c'est de l'arithmétique élémentaire", a-t-il aussi dit.
Plus surprenant, Chantal Brunel (UMP) a déposé un amendement pour atténuer la portée de la mesure sur l'allongement du temps de travail voulu par Nicolas Sarkozy.
Il s'agit de "maintenir la retraite à taux plein à l'âge de 65 ans pour les femmes ayant eu deux enfants". Adopté en juillet en commission des Finances (seulement saisie pour avis) grâce aux voix du PS et des villepinistes mais ensuite retoqué par l'UMP en commission des Affaires sociales, l'amendement devait être examiné dans la soirée.