Pôle emploi table désormais sur une baisse du taux de chômage en France métropolitaine dès cette année à 9,4% de la population active, suivie d'un nouveau repli à 9,3% en 2011, selon de nouvelles prévisions diffusées jeudi, plus optimistes que celles de juin.
Il y a trois mois, l'organisme anticipait une poursuite de l'augmentation du chômage à 9,8% cette année, avant un reflux en 2011 à 9,6%.
Entre-temps, Pôle Emploi a légèrement revu à la hausse son hypothèse de croissance économique pour 2010 à 1,5%, contre 1,4% prévu en juin. En 2011, la croissance resterait limitée à 1,5%, prévision inchangée.
Compte tenu de ces nouvelles prévisions, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits au chômage se rapprocherait de la barre des quatre millions (3,94 millions en catégories A, B, C - les personnes sans activité ou en activité réduite) en métropole mais ne l'atteindrait pas contrairement à ce qu'estimait Pôle emploi en juin.
"Le moindre dynamisme de la population active attendu ces prochains mois permettrait au chômage de se retourner progressivement à la baisse", écrit l'organisme.
Pôle emploi estime que, "compte tenu des évolutions attendues de l'emploi et de la population active, la hausse du chômage devrait nettement s'atténuer en 2010 (+33.000 en catégorie A, +92.000 en A, B, C)" et que "l'année 2011 verrait la tendance s'inverser (-39.000 en A, -59.000 en A, B, C)".
Comme "sur les sept premiers mois de 2010, il y a eu +32.000 inscrits en catégorie A et +115.000 en A, B, C -très loin de 2009 qui restera sans doute l'année record en terme de hausse du chômage-", M. Ernst a indiqué que les cinq derniers mois devraient enregistrer une "très légère baisse du chômage".
Après une année 2009 marquée par une hémorragie jamais vue depuis l'après-Guerre, les créations nettes d'emplois salariés en 2010 devraient atteindre 65.000 pour les entreprises affiliées à l'assurance chômage et 73.000 pour l'emploi total, selon Pôle emploi, qui prévoyait des pertes en juin.
Mais "il n'y aurait quasiment pas de créations nettes d'emplois au second semestre 2010" compte tenu de la moindre vigueur de la croissance attendue au second semestre, selon le directeur des statistiques et prévisions de l'organisme, Bernard Ernst.
Si "l'emploi intérimaire, qui avait très fortement chuté en début de crise économique, continue de se redresser (...) l'horizon reste encore incertain", ce qui "ne permettrait pas à l'emploi hors intérim de rebondir véritablement", précise l'organisme dans sa note de prévisions.
Pôle emploi considère que "la prudence reste de mise pour les mois à venir", car "les ménages comme les entreprises restent pessimistes" et car "la France s'est engagée cet été sur la voie de la réduction du déficit budgétaire".
L'année 2011 connaîtrait des créations nettes d'emplois "mais toujours à un rythme modéré" (+76.000 dans le champ de l'assurance chômage et +83.000 pour l'emploi total)", selon les nouvelles prévisions.