L'Assemblée nationale a adopté mardi, en commission, une série d'amendements UMP au projet de loi sur la réforme des retraites qui introduisent des éléments de réforme de la médecine du travail, sur son organisation comme sur son champ d'intervention.
Selon l'un d'eux, un accord collectif de branche "peut prévoir" que la santé de certaines catégories de métiers (employés des services à la personne, intermittents du spectacle...) ne soit plus contrôlée par un médecin du travail mais par un médecin généraliste.
Une OPTION vivement combattue par tous les syndicats, qui estiment notamment que les médecins généralistes n'ont pas forcément connaissance des conditions de travail de ces salariés.
Un autre amendement prévoit que pour certaines autres catégories (saisonniers, intérimaires... actuellement très mal suivis par la médecine du travail), un décret fixera les modalités de suivi de ces salariés en matière de santé au travail.
Les députés Roland Muzeau (PCF) et Martine Billard (Parti de gauche) ont aussitôt dénoncé des "coups fourrés" qui vont conduire au "démantèlement de la médecine du travail", dénonçant l'adoption de ces amendements à la va-vite, juste avant l'examen du projet de loi en séance publique.
Un amendement UMP demande aussi au gouvernement de formuler dans un rapport des propositions pour développer la compétences des infirmières en médecine du travail et permettre à terme une délégation de certaines tâches actuellement accomplies par les médecins. Certains syndicats, notamment la CFE-CGC, sont farouchement opposés à cette mesure.
Dans le même registre, un décret devra permettre aux internes de remplacer des médecins du travail. Les auteurs UMP de l'amendement veulent ainsi pallier la pénurie de médecins du travail qui se profile, le métier étant peu attractif. La France compte seulement 6.500 médecins du travail dont trois quarts ont plus de 50 ans.