Le gouvernement Berlusconi se soumet à nouveau mercredi à un vote de confiance sur son plan d'austérité, dernière étape avant l'adoption définitive de ces mesures qui suscitent l'opposition de nombreuses catégories dans le pays.
Le vote de confiance des députés prévu à 15H00 GMT ne fait cependant pas vraiment de doutes alors que le Sénat a déjà accordé la confiance au gouvernement sur ce texte il y a deux semaines. L'Assemblée devra ensuite approuver définitivement cette loi de finances d'ici 11H00 GMT jeudi.
Défini comme un "acte de courage" par M. Berlusconi mais critiqué par l'opposition, le recours à la confiance, très fréquemment utilisé par le gouvernement, vise à assurer une adoption rapide du texte et à resserrer les rangs de la majorité en proie à des dissensions alors que la cote de popularité du Cavaliere chute.
Adopté fin mai par le gouvernement, alors que les marchés étaient en proie à de vives inquiétudes sur les finances publiques des pays de la zone euro, le plan d'austérité italien de 25 milliards d'euros porte sur 2011 et 2012.
Magistrats, diplomates, fonctionnaires, médecins du service public, monde de la culture: cette sévère cure d'austérité qui comporte des "sacrifices indispensables" afin de "sauver l'avenir de l'Italie" selon M. Berlusconi, a mécontenté de nombreuses catégories et entraîné une vague de grèves et de protestations.
Le plus gros syndicat du pays, la CGIL, avait organisé une grève générale le 25 juin contre ces mesures et rassemblé selon elle un million de manifestants.
Les deux autres grands syndicats italiens, CISL et UIL, ne sont en revanche pas descendus dans la rue.
Ce plan d'austérité doit permettre à Rome de ramener le déficit public à 2,7% du PIB en 2012 contre 5,3% en 2009 afin de rassurer les marchés alors que l'Italie affiche l'une des dettes publiques les plus élevées du monde qui devrait représenter 118,4% du PIB cette année.
Selon la Banque d'Italie, il aura en revanche un effet négatif sur la croissance économique du pays qui est déjà structurellement faible.
Composé pour les deux tiers de réductions des dépenses publiques, ce plan prévoit un gel de trois ans des salaires des fonctionnaires, la baisse de 10% des budgets des ministères et une réduction du train de vie de l'Etat notamment à travers la diminution des salaires des ministres et des parlementaires ou du nombre de voitures officielles.
Le gouvernement a par ailleurs imposé aux régions 8,5 milliards d'euros d'économies sur les deux ans, soit la moitié de la réduction des dépenses prévues dans le plan.
Un tour de vis qui a provoqué l'ire des gouverneurs de régions de droite comme de gauche qui assurent qu'ils ne seront plus en mesure d'assurer certains services à la population en matière sociale ou de transport.
Au niveau des retraites, le plan contient en particulier les modalités de mise en oeuvre d'une mesure de 2009 prévoyant une augmentation progressive de l'âge légal de départ en fonction de l'espérance de vie à partir de 2015. Selon les prévisions de l'organisme en charge des retraites, cela devrait entraîner un relèvement de l'âge de plus de 3 ans d'ici 2050.
Afin d'augmenter les recettes fiscales, Rome a également décidé de renforcer la lutte contre l'évasion fiscale qui coûte chaque année 120 milliards d'euros à l'Etat.