Une majorité de syndicats du personnel de Pôle emploi a rejeté le texte d'accord proposé sur la prévention du stress et les conditions de travail, le jugeant superficiel, a-t-on appris de sources concordantes.
Selon la direction, seuls l'Unsa et la CFE-CGC ont signé le texte est issu d'une négociation de plus de six mois entre la direction et sept syndicats de Pôle emploi, alors que la crise a fortement augmenté la charge de travail, le stress voire les tensions avec les usagers et que la fusion ANPE-Assedic a bousculé les tâches accomplies par le personnel.
Quatre signatures sur sept étaient nécessaires pour que l'accord soit valable, selon plusieurs syndicats, qui s'inquiètent en plus des "gains de productivité importants" annoncés par le gouvernement à partir de 2011, et de la suppression des renforts exceptionnels accordés en 2010.
Les organisations non signataires ont quinze jours pour s'opposer, le texte devenant alors un simple plan d'action, a indiqué à l'AFP la direction.
Quatre d'entre elles, CFDT, CGT, Snu, CFTC, s'acheminent vers un droit d'opposition commun, qui semblait "en bonne voie" jeudi selon la CGT.
Pour le Snu-FSU, premier syndicat à Pôle emploi le texte est "pavé de bonnes intentions" mais "reste généraliste" et ne retient aucune des mesures d'urgence réclamées comme "la stabilisation du personnel précaire" et le renfort en effectifs pour atteindre l'objectif de 60 demandeurs d'emploi suivi par agent, selon un communiqué diffusé jeudi.
La CFDT avait indiqué que le texte ne répondait pas aux grandes doléances du personnel comme le fait qu'il n'y ait pas un poste de travail par agent, la CGT, troisième organisation, critiquant "une litanie de voeux pieux".
Selon la direction, le document contient des avancées, comme sur "la reconnaissance des métiers", autrement dit l'abandon de polyvalence intégrale des agents.
Promulguée début 2008, la loi créant Pôle emploi est la "plus grande réforme du service public des 30 dernières années" selon le gouvernement.
Elle a pour but de simplifier et personnaliser les démarches des demandeurs d'emploi avec un guichet unique pour l'accompagnement, tâche dévolue au service public de l'ANPE, et l'indemnisation, auparavant traitée par les Assedic.
"Aujourd'hui un chômeur a un interlocuteur, qui indemnise, conseille et place", n'hésitait pas à déclarer Nicolas Sarkozy le 3 septembre 2009.
Dans les faits, l'"accord relatif à la prévention des risques psychosociaux et aux conditions de travail" enterre le projet initial de métier unique.
"L'évolution de l'organisation par la mise en place de sixtes mixtes ne signifie pas la mise en place d'un métier unique. Demeurent des expertises spécifiques aux métiers de l'indemnisation et de l'accompagnement des demandeurs d'emploi", stipule l'accord.
Autre évolution selon la direction : la formation de l'encadrement pour qu'il soit capable de soutenir les agents en cas d'incidents ou de difficultés sur le lieu de travail, alors que depuis 2009, il a été accaparé par les enjeux de la fusion.