Alors que Barack Obama sillonne les Etats-Unis pour vanter sa politique économique, ses compatriotes ne voient toujours pas le bout du tunnel et leur colère pourrait bien coûter leur siège à bon nombre de démocrates lors des élections législatives de novembre.
Jeudi, le président américain a une fois de plus repris son bâton de pèlerin pour aller vendre son plan de relance économique.
Cette fois, c'est à Las Vegas, le paradis du jeu planté dans le désert du Nevada (ouest), qu'il a posé ses bagages pour se livrer à un périlleux exercice: vanter sa politique économique tout en apportant son soutien à Harry Reid, le chef de la majorité démocrate au Sénat.
Périlleux, car l'année écoulée a apporté son lot de déceptions sur le front économique; le chômage touche encore 9,5% de la population active, malgré une croissance installée dans le vert. Du coup, les alliés de M. Obama au Congrès voient mal comment retirer un quelconque bénéfice de la politique menée par le président.
Et, si comme la logique le veut, l'économie guide la main des électeurs au moment de voter en novembre, les démocrates ont du souci à se faire pour leur majorité dans les deux chambres du Congrès.
Alors, pour tenter de rallier les électeurs, le président assure et rassure. Il est parfaitement conscient, dit-il en substance à chacun de ses déplacements, que les Américains continuent de ressentir durement la crise. Mais, rassure-t-il, l'économie américaine est bien plus saine qu'il n'y paraît.
Avec lui à la barre, ajoute-t-il, la croissance est assurée.
Jeudi, avant son étape à Las Vegas, Barack Obama était dans le Missouri (centre), au coeur de l'Amérique des classes moyennes.
Il y a vilipendé le "coup de massue" que la récession a infligé aux Américains aux revenus modestes, tout en prévenant que le chemin serait encore long.
"Nous savions qu'il a fallu des années pour creuser le trou dans lequel nous nous trouvons. (Nous savions) qu'il faudrait du temps avant de pouvoir nous en sortir", a-t-il martelé.
Bien évidemment, les adversaires républicains du chef de l'Etat ne laissent pas passer une occasion de l'apostropher sur ces emplois toujours invisibles, sur le déficit qui a atteint des records ou sur la dette publique qui ne cesse d'enfler.
A cela, Barack Obama répond sur le mode de l'attaque, laissant entrevoir ce à quoi va ressembler la campagne en vue du scrutin au cours duquel un tiers du Sénat et la totalité des sièges de la chambre des représentants sera remis en jeu.
Les républicains "ont passé presque une décennie à mettre l'économie dans le fossé, et maintenant ils voudraient qu'on leur rende les clés", a-t-il expliqué jeudi à Kansas City, dans le Missouri. "Nous n'allons pas leur rendre, (car) ils ne savent pas conduire".
Mais dans son arsenal, il n'est pas certain que le président ait plus que de la rhétorique à offrir pour contrer les républicains --et conquérir les électeurs.
Pas sûr en effet que les Américains soient prêts à accepter un nouveau plan de relance. L'opinion publique est toujours partagée quant à la portée du premier plan qui pesait 787 milliards de dollars. Et ce serait politiquement risqué d'alourdir encore un peu plus la dette publique.