Les orientations budgétaires en matière d'emploi constituent "une provocation", a dénoncé mercredi FO, la CFTC parlant de "plan d'austérité" alors que la CGT a accusé le gouvernement de "détourner" les fonds de la formation professionnelle.
Dans un document d'orientations budgétaires pour 2011-2013, entériné par un vote mardi à l'Assemblée nationale, le gouvernement prévoit que le service public de l'emploi, dont Pôle emploi, devra faire des "gains de productivité importants" et n'aura plus de moyens exceptionnels.
Un choix "pour le moins contre-productif dans une période particulièrement tendue et délicate", a réagi FO.
Le gouvernement prévoit aussi "le partage des financements avec d'autres acteurs de la politique de l'emploi sera privilégié, afin de concentrer les moyens de l'Etat sur les publics prioritaires et les dispositifs les plus efficaces".
Pour FO, cette "ponction pour pallier au désengagement public et assurer le financement de mesures publiques est inacceptable".
"Le gouvernement détourne vers l'impôt des fonds mutualisés destinés à former des salariés et des demandeurs d'emploi", s'est aussi insurgé la CGT, qui assure la vice-présidence du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnel (FPSPP).
"Pas question de réduire une fois de plus les ressources destinées à la formation des salariés et des demandeurs d'emploi", a prévenu la CGT.
FO réclame en outre le maintien au même niveau du nombre de contrats aidés et de leur taux de subvention par l'Etat car "ces contrats sont des outils efficaces pour les salariés les plus fragiles sur le marché du travail".
De même, la suppression totale de l'exonération de cotisations sociales pour les particuliers employeurs instaurée en 2006 va "engendrer un retour du travail dissimulé dans ces secteurs et une réduction des droits sociaux (notamment retraite) pour les salariées", prévient FO.
Ce dispositif est utilisé par un particulier employeur sur trois (600.000 en 2007), rappelle la CFDT Services dans un communiqué.
Les mesures d'austérité "peuvent porter un coup fatal à la moralisation engagée dans ce secteur (...) et un retour du travail au noir" craint-elle, protestant contre ce projet annoncé sans concertation.
Quant à la CFTC, elle estime que "le gouvernement affiche clairement ses intentions : faire peser sur les ménages le plan d'austérité".
En revanche, il "a choisi d'épargner les entreprises qui, a priori, continueront de bénéficier des largesses de l'Etat", ajoute la CFTC qui en veut pour preuve le maintien du taux de la TVA à 5,5% dans la restauration "malgré l'inefficacité avérée" de cette mesure.