A sa descente d'avion à Roissy, Gérard Pineri, qui revient du Mondial en Afrique du sud, tempête, en ce jeudi de grève. "On se retrouve dans l'ambiance française car après la grève des joueurs de l'équipe de France en Afrique du Sud, c'est la grève des fonctionnaires", s'exclame-t-il.
"Cela devient dramatique, il y a tout le temps des grèves", martèle-t-il, tentant difficilement de regagner Avignon en train à grande vitesse, et pas encore au fait que la journée d'action contre le projet de réforme des retraites est interprofessionnelle.
Avec quelques annulations de vols, l'ambiance restait calme à l'aéroport de Roissy malgré des suppressions de trains au départ de la gare SNCF (un train sur deux) et un trafic perturbé à la gare du RER B (un train sur cinq).
Un panneau d'affichage indiquait aux voyageurs le mouvement social et la SNCF rendait publique la liste des trains qui circulaient jeudi.
Du côté des vols, le panneau d'affichage indiquait en début de matinée sept vols annulés à l'arrivée et trois vols annulés au départ de Roissy.
Mathieu Leclair, 25 ans, également de retour de Johannesburg a, lui, plus de chance: "Mon train pour Nantes est a priori maintenu, je ne peux pas trop me plaindre".
Peu après 7H30, la file d'attente au guichet de la SNCF s'allongeait, avec des voyageurs fatigués mais pas trop énervés.
"Notre train de 9H25 pour Montpellier est annulé, le prochain est à 13H01 mais on se demande si nous allons à la gare de Lyon pour essayer de récupérer un train plus tôt. Nous ne sommes pas encore énervés mais on a peur de galérer", avoue Sébastien Terrien, qui revient de vacances à Saint-Martin.
Un peu plus "énervés", Sandra et Eric, qui n'ont pas souhaité livrer leur patronyme, et leurs deux enfants de 10 et 12 ans, doivent se rendre à la gare de Lyon pour prendre un train en direction de Dijon. "Nous sommes fatigués, personne ne peut nous renseigner, on s'apprête à passer une très longue journée", prévoient-ils.
"Je ne savais pas qu'il y avaient autant de footballeurs à la SNCF, ironise Jean Pichon, 48 ans, de retour d'Abidjan. J'ai un déjeuner à Bruxelles mais j'ai peur de ne pas y arriver".