La direction de British Airways a rejeté dimanche soir une offre de dernière chance du syndicat Unite pour éviter la grève à partir de lundi du personnel de cabine de la compagnie aérienne britannique.
Unite avait annoncé dimanche après-midi que l'appel à l'arrêt de travail serait levé in extremis si la direction s'engageait à rétablir les avantages des salariés en matière de voyages.
"Remettez en place les avantages du personnel maintenant et je suspendrai la grève aujourd'hui", avait alors déclaré Tony Woodley, co-secrétaire général d'Unite, s'adressant à la direction de la compagnie aérienne du perron du siège de l'organisation syndicale.
Si les avantages sont rétablis, le syndicat "annulera la grève de ce soir et suspendra l'action pour nous permettre d'aboutir sur les autres problèmes sur lesquels nous faisions des progrès hier avant d'être si grossièrement interrompus", avait poursuivi M. Woodley.
La direction a de son côté fait valoir qu'elle avait déjà fait des concessions et a accusé ce syndicat de refuser de la rencontrer pour discuter.
Elle a aussi reproché à Tony Woodley de "négocier au travers des médias" plutôt que directement avec elle sous la houlette de l'Acas, organisme de conciliation en cas de conflits sociaux.
"Nous avons déjà offert de rétablir les concessions sur les voyages pour le personnel de cabine une fois que tous les éléments de notre offre auront été mis en oeuvre", a affirmé British Airways dans un communiqué.
"Nous avions donné notre accord à une requête de l'Acas de se rencontrer (dimanche) dans l'après-midi et nous sommes surpris qu'Unite n'en ait pas profité", a poursuivi la compagnie.
Avant un précédent arrêt de travail fin mars, la direction avait prévenu que les grévistes perdraient un certain nombre d'avantages acquis, en particulier les conditions préférentielles de voyage en avion.
Tony Woodley avait relevé qu'un accord était "très proche" lorsque les négociations, qui avaient repris samedi après plusieurs jours d'interruption, avaient été suspendues au bout de quelques heures par l'irruption de dizaines de manifestants dans le bâtiment londonien où elles se déroulaient.
Pris à partie verbalement, le patron de la compagnie, Willie Walsh, avait dû être escorté vers la sortie par la police.
Le conflit porte à l'origine sur des revendications salariales et les conditions de travail du personnel de cabine.
Plusieurs médias avaient rapporté plus tôt que M. Woodley avait indiqué à des responsables de son organisation qu'il n'y avait aucune chance que les négociations reprennent dimanche, après la rupture "catastrophique" de la veille.
La compagnie aérienne britannique avait alors fait part de sa "surprise" et précisé qu'elle était toujours prête à discuter.
L'arrêt de travail du personnel de cabine doit commencer lundi à 00H01 (23H01 GMT) et se poursuivre pendant cinq jours. Le syndicat a également prévu de nouvelles périodes de cinq jours de grève à partir du 30 mai et du 5 juin, si le conflit n'était pas réglé d'ici là.
Faute d'entente, la compagnie prévoit pour les prochains jours un programme normal de vols à partir des aéroports londoniens de Gatwick et de City. Mais seulement 60% des long-courriers et 50% des moyen-courriers à Heathrow devraient voler, a rappelé un porte-parole de BA.