Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, et le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, ont tous deux volé au secours de la monnaie européenne, malmenée sur les marchés, dans des entretiens parus samedi.
"L'euro est une monnaie crédible", a déclaré M. Trichet au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. "En clair: ce n'est pas l'euro qui est en danger mais la politique fiscale de certains pays, qu'il faut prendre à bras-le-corps", a-t-il ajouté, selon le texte en allemand.
"Les mouvements sur les marchés sont toujours une combinaison de l'humeur des investisseurs et de l'influence de spéculateurs, comme les hedge funds", selon M. Trichet.
La monnaie unique a été beaucoup chahutée ces dernières semaines, victime des inquiétudes sur les finances publiques européennes après la crise grecque. Au point d'alimenter les spéculations sur une éventuelle intervention de la BCE sur les marchés des changes pour soutenir l'euro.
"Je ne commente jamais les interventions", a simplement rétorqué M. Trichet au quotidien.
Même son de cloche à l'Organisation de coopération et développement économiques (OCDE): "L'euro est une construction formidable, il va perdurer, et encore plus de pays vont adopter la monnaie unique", a déclaré M. Gurria à l'édition en ligne du magazine Der Spiegel.
"Les baisses de cours reposent sur des turbulences de court terme. Elles ne justifient pas de douter de l'existence de l'ensemble de la monnaie", a-t-il ajouté, affirmant même que "la zone euro est le bloc économique le plus fort du monde, dans lequel la monnaie a oeuvré des années durant à la stabilité des prix".
Il reste que, pour les deux hommes, des réformes sont nécessaires.
Jean-Claude Trichet a rappelé qu'il était favorable à une plus grande régulation des banques et des fonds spéculatifs.
"Dans le secteur financier en général, pas seulement dans les banques, certains comportements se sont développés qui s'écartent fortement des valeurs fondamentales de nos sociétés démocratiques. Nous avons besoin d'un changement de valeurs dans le secteur financier", selon M. Trichet.
Concernant le plan de soutien d'urgence adopté pour soutenir la zone euro, Angel Gurria a de son côté affirmé qu'il fallait "un système durable avec des règles pratiques".
"Il faut voir que d'autres pays peuvent en arriver à la situation de la Grèce", sous l'influence des marchés, a-t-il rappelé.