Les mesures de restriction budgétaire adoptées par plusieurs pays de la zone euro, notamment la Grèce, l'Espagne, le Portugal et la France, ne pénaliseront pas la croissance, a estimé mardi le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer sur la radio RTL.
"Je ne pense absolument pas" que ces plans vont affecter la croissance, crainte qui pèse aujourd'hui sur les marchés.
"On a trop tendance à penser qu'avoir une politique sérieuse et rigoureuse, c'est mettre en danger la croissance. Je pense que c'est exactement l'inverse", a-t-il soutenu.
Pour M. Noyer, ces mesures sont de nature à "ramener la confiance".
Si les Européens retrouvaient confiance dans la solidité de leurs Etats, ils pourraient être incités à moins épargner et à consommer davantage, ce qui bénéficierait à la croissance, selon lui.
"Plus de confiance, c'est une consommation plus normale, un investissement plus normal et cela facilite la croissance", a déclaré le gouverneur.
Le gouvernement socialiste espagnol a annoncé mercredi une baisse de 5% en moyenne des salaires des fonctionnaires à partir de juin 2010 et un gel en 2011.
Le Portugal s'est lui engagé, en début de semaine, à aller encore plus loin dans ses efforts de réduction des déficits, notamment en reportant certains investissements publics majeurs comme la construction du nouvel aéroport de Lisbonne ou d'un troisième pont sur le fleuve Tage.
Quant à la Grèce, elle a adopté un plan d'austérité sans précédent, qui prévoit notamment la suppression des 13e et 14e mois de salaire des fonctionnaires ou la hausse de deux points du principal taux de TVA.
La France a elle annoncé le gel des dépenses de l'Etat en valeur en 2011, 2012 et 2013, hors charges d'intérêt de la dette et hors dépenses de pension.