Nicolas Sarkozy s'est prononcé lundi au début du sommet social pour la prolongation des aides aux entreprises recourant au chômage partiel ou recrutant des jeunes en alternance mais a jugé "moins nécessaire" le dispositif "Zéro charges" pour les très petites entreprises.
Affirmant qu'il ne faut "pas baisser la garde", le président de la République a assuré vouloir "continuer à consacrer aux politiques de l'emploi tous les moyens nécessaires", dans son allocution liminaire aux partenaires sociaux distribuée à la presse.
Evoquant les mesures de soutien au chômage partiel (plus de 400.000 bénéficiaires en 2009) et à la reconversion des licenciés économiques (CRP, CTP), le chef de l'Etat a estimé que "nous devons les maintenir".
Il a souhaité renforcer "encore" la formation des salariés en chômage partiel, dont le bilan reste mitigé.
M. Sarkozy s'est aussi dit favorable à l'expérimentation sur plusieurs bassins d'emploi de l'accompagnement renforcé du Contrat de transition professionnelle (CTP) pour les ex-intérimaires ou ex-CDD. Une mesure souhaitée par les syndicats et évoquée par le gouvernement en 2009 mais jamais appliquée.
Il a aussi exposé aux partenaires sociaux réunis à l'Elysée pourquoi il était "favorable à la prolongation des aides en faveur de l'alternance", autrement dit les aides versées par l'Etat aux employeurs qui recrutent un jeune en apprentissage ou en contrat de professionnalisation.
Selon le président de la République, ces aides donnent des "résultats encourageants mais fragiles. Nous ne pouvons risquer de les mettre en péril".
Concernant la mesure "Zéro charges" accordée aux très petites entreprises (moins de 10 salariés) depuis la fin 2008, il a en revanche considéré qu'"elle a bien rempli son office au plus fort de la crise et est moins nécessaire avec l'amorce de la reprise depuis le quatrième trimestre 2009".
Cette aide, déjà prolongée de six mois, doit s'interrompre le 30 juin. Instauré en décembre 2008, le "Zéro charges" équivaut à une aide durant un an de 185 euros par mois pour l'employeur recrutant un salarié au Smic.
Environ un million de salariés ont été recrutés sous ce régime, dont le patronat reconnaît qu'il génère des effets d'aubaine car l'entreprise touche une aide même dans les cas où elle aurait de toute façon embauché.
M. Sarkozy a cependant souhaité s'inspirer de ce dispositif d'exonérations de cotisations patronales pour apporter un soutien à l'embauche "de publics spécifiques", seniors en particulier, à une échéance non précisée.
Le chef de l'Etat a demandé au ministre du Travail Eric Woerth, en lien avec ceux de l'Emploi (Christine Lagarde, Laurent Wauquiez), de lui faire des propositions, trouvant intéressant de développer le tutorat seniors.