La ministre espagnole de l'Economie a reconnu mercredi que l'Espagne était "dans un moment compliqué" avec les marchés financiers, au lendemain d'une lourde chute de la Bourse de Madrid, tout en soulignant que les indicateurs du pays étaient bien meilleurs qu'il y a un an.
"Nous sommes dans un moment compliqué sur les marchés financiers, mais en matière de données économiques nous retrouvons la croissance, nous avons des données positives et nous sommes bien mieux qu'il y a un an", a déclaré Elena Salgado à la radio Cadena Ser.
La responsable a écarté tout changement de cap ou mesure nouvelle du gouvernement face aux inquiétudes des marchés : "Le gouvernement va continuer avec son plan: nous avons présenté un plan d'austérité que nous commençons à mettre en place".
Ce plan d'austérité présenté en janvier prévoit de ramener le déficit "à moins de 3%" du PIB en 2013, a rappelé la ministre, après une explosion du déficit public en 2009 à 11,2% du PIB.
"Plus qu'annoncer des mesures nouvelles, ce que nous devons faire c'est mettre en marche ce que nous avons annoncé", a encore souligné Mme Salgado, ajoutant que "les marchés (avaient) une composante spéculative que la situation de la Grèce a exacerbée".
Après la Grèce, les marchés sont passés, mardi, à l'offensive contre l'Espagne, autre maillon faible présumé de la zone euro, faisant plonger les Bourses européennes et l'euro sur fond de rumeurs jugées "intolérables" par le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero.
La Bourse de Madrid a chuté lourdement de 5,41% face aux inquiétudes renouvelées sur la capacité de l'Espagne à résorber son déficit public et sur des rumeurs démenties de baisse de la note espagnole par les agences de notation et d'une demande d'aide par Madrid au FMI.