L'annonce d'une possible dégradation de la dette du Portugal et les violences lors des manifestations en Grèce, qui ont fait trois morts, ont fait rechuter les Bourses européennes mercredi, plonger l'euro sous les 1,29 dollar et le cours du brut sous les 80 dollars le baril.
Les Bourses des pays du sud de l'Europe était particulièrement touchées: après une perte de plus de 5% mardi, la Bourse de Madrid perdait encore 2,35% vers 14H00 GMT et Lisbonne 1,91%, tandis que la Bourse d'Athènes dégringolait de 4%.
Les autres Bourses étaient en baisse, mais résistaient un peu mieux: Paris perdait 1,14%, Londres 1,31%, Franfort 0,60%, Amsterdam 1,3%. Wall Steet a ouvert en baisse et affichait un recul de 0,38% vers 14h00 GMT.
Ces craintes ont aussi déprimé Hong-Kong qui a affiché un recul de 2,10%. Tokyo était encore fermée mercredi pour la troisième journée consécutive.
Mais mercredi en début d'après midi l'agence de notation financière Moody's a annoncé qu'elle envisageait d'abaisser la note souveraine du Portugal "dans les trois mois" en raison de la "récente détérioration des finances publiques et des faibles perspective de croissance à long terme" du pays.
L'euro a aussitôt accentué sa baisse, tombant mercredi sous le seuil de 1,29 dollar pour la première fois depuis mars 2009, pénalisé par des craintes d'une contagion de la crise grecque au sein de la zone euro.
Vers 14H15 GMT (16H15 à Paris), l'euro valait 1,2860 dollar contre 1,2988 dollar mardi à 21H00 GMT, son plus bas niveau depuis le 12 mars 2009.
La veille, l'euro avait déjà lourdement chuté face au billet vert, pénalisé par des rumeurs selon lesquelles d'autres agences de notation allaient dégrader la note de l'Espagne, dans le sillage de l'agence Standard & Poor's une semaine auparavant.
Ces rumeurs faisaient également état de la possible demande par Madrid d'une aide financière colossale au Fonds monétaire international (FMI), malgré les fermes démentis de l'organisme et du gouvernement espagnol.
En matinée pourtant les places boursières européennes s'étaient ressaisies, après la publication de prévisions de croissance revues à la hausse par la Commission européenne pour les pays de l'UE et la zone euro en 2010 et 2011. Selon la Commission de Bruxelles, le Produit intérieur brut de la zone euro devrait augmenter cette année de 0,9% au lieu de 0,7%, et de 1% au lieu de 0,7% pour l'ensemble des 27 pays de l'UE.
La prévision a notamment été revue à la hausse pour le Royaume-Uni, avec 1,2% contre 0,6%, mais la Grèce s'enfoncerait dans la récession avec -3,0% contre -0,3% précédemment.
Les Bourses de Madrid et d'Athènes, qui cédaient encore plus de 3% en début de séance après des plongeons de plus de 5% et 6% mardi, avaient limité les pertes en fin de matinée aux alentours de -1%.
Les prix du pétrole poursuivaient leur rapide descente mercredi à New York, le baril enfonçant la barre des 80 dollars sous la pression du renforcement de la monnaie américaine, des inquiétudes sur l'Europe et d'une offre abondante aux Etats-Unis.
Vers 13H10 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin s'échangeait à 79,49 dollars, en repli de 3,25 dollars par rapport à mardi, avant de se reprendre légèrement à 80,28 dollars une heure plus tard.