La Commission européenne a légèrement relevé mercredi sa prévision de croissance pour la France cette année, mais reste plus pessimiste que le gouvernement français, surtout pour 2011.
Bruxelles table pour cette année sur une augmentation du Produit intérieur brut (PIB) de 1,3%, contre 1,2% dans ses dernières prévisions en février, et s'attend à une légère accélération de la croissance en 2011, à 1,5%.
La gouvernement français prévoit pour sa part un rebond de 1,4% en 2010 après une baisse du PIB de 2,2% l'an dernier, et surtout à une croissance nettement supérieure de 2,5% en 2011.
La Commission n'est pas la seule à trouver Paris beaucoup trop optimiste pour l'an prochain. Dans ses dernières prévisions le 21 avril, le Fonds monétaire international tablait sur une accélération de la croissance beaucoup moins rapide, à 1,8% en 2011 après 1,5% cette année.
"Une bonne performance durant la récession n'exclut pas une reprise lente", a prévenu la Commission dans son rapport sur les perspectives économiques de la zone euro publié mercredi.
Bruxelles souligne que si la France a été "relativement moins touchée par la crise que ses voisins", c'est "surtout grâce à la résistance de la consommation des ménages" et au "bas niveau d'ouverture de son économie".
La première a été soutenue par des mesures ponctuelles comme les primes à la casse du secteur automobile, qui vont s'épuiser au cours de l'année 2010 avec en conséquence un pouvoir d'achat "fortement réduit comparé à 2009".
Ajouté au chômage, qui devrait encore augmenter jusqu'à 10,5% fin 2010, "la consommation des ménages sera probablement faible, et même négative durant l'été", prévient Bruxelles.
Et si la moindre dépendance de la France au commerce extérieur comparé à ses voisins comme l'Allemagne lui avait permis d'amortir les effets de la récession mondiale, elle pourrait aussi empêcher l'économie française de profiter complètement du rebond attendu du commerce mondial, prévient Bruxelles.
En matière de finances publiques, la Commission s'attend pour la France à un déficit de 8% du PIB cette année, "en ligne avec les dernières prévisions officielles", et de 7,4% en 2011. C'est un peu mieux que les précédentes prévisions de Bruxelles (respectivement 8,2% et 7,7%).
La Commission a en revanche relevé ses prévisions pour la dette publique, qui devrait atteindre 83,6% du PIB cette année et 88,6% l'an prochain (contre 82,5% et 87,6% prévus précédemment).