Le président tchèque Vaclav Klaus, connu pour ses positions très eurosceptiques, a estimé jeudi que le prix à payer pour la survie de l'euro à la suite de la crise financière grecque serait trop élevé.
"Chacun peut facilement calculer le montant de sa propre contribution à l'aide à la Grèce, en divisant la somme que ce pays obtiendra par le nombre d'habitants de la zone euro. Mais la baisse du rythme de croissance économique sera largement plus douloureuse", a-t-il affirmé, dans une tribune publiée par la dernière livraison de l'hebdomadaire Ekonom.
Selon M. Klaus, ancien économiste libéral, la "dissolution de la zone euro n'est pas imminente. Mais le prix à payer pour sa survie continuera à augmenter".
Ce prix sera payé "pour des raisons politiques" et la population de la zone euro "n'apprendra jamais son montant réel", a-t-il insisté.
M. Klaus a même estimé que "dans une certaine mesure, le projet de création de la monnaie européenne commune avait déjà fait depuis longtemps faillite".
"Ou bien, pour le dire de manière plus délicate, il n'a pas apporté l'effet souhaité", a-t-il ajouté.
Selon le chef de l'Etat tchèque, la croissance économique des membres de la zone euro a ralenti par rapport aux décennies précédentes et ces pays ne sont pas protégés contre les perturbations économiques extérieures, contrairement à des études "tendancieuses", selon lui, qui prévoient le contraire.
Selon les économistes tchèques, la date de 2015 s'annonce actuellement comme réaliste pour l'adoption de l'euro, alors que Prague avait déjà antérieurement abandonné les dates successivement prévues de 2009, 2010 et 2012.