Quelque 200 salariés de PSA Peugeot Citroën ont manifesté leur mécontentement mardi devant le siège du groupe automobile à Paris, où la direction devait confirmer la fermeture du site de Melun-Sénart (Seine-et-Marne) dans le cadre d'un plan de mobilité.
Rassemblés autour de drapeaux CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC, avant la tenue d'un comité central d'entreprise (CCE), ils ont réaffirmé leur opposition à la fermeture de ce dépôt de pièces détachées employant quelque 400 personnes, dont la direction souhaite transférer l'activité à Vesoul (Haute-Saône) d'ici 2012.
Une des affiches brandies indiquait "Horizon 2012, entre chômage et tout quitter, que dois-je faire ?".
"On ne va pas se laisser enterrer vivant, ce qui se passe à Melun, c'est dégueulasse, la direction a touché l'argent de l'Etat et met 400 personnes à la rue", a lancé à l'AFP Jean-Pierre Mathieu, délégué CGT.
Renault et PSA Peugeot ont touché 3 milliards d'euros de prêts de l'Etat début 2009 au titre de l'aide au secteur automobile en difficulté en temps de crise.
Cette fermeture de site s'inscrit dans une baisse des effectifs globaux du groupe en France qui étaient de 104.000 salariés en 2009. Elle intervient aussi alors qu'un plan de départs volontaires lancé en janvier 2009 et clos fin mars 2010 a concerné 5.700 personnes.
L'annonce officielle devait intervenir lors du CCE mais les syndicats et la direction ont confirmé la nouvelle le 13 avril, après une fuite dans la presse.
Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel avait alors souligné que "l'ensemble de ses salariés vont se voir proposer une solution en interne et l'activité va être rapatriée sur le site de Vesoul (Haute-Saône) qui est le plus grand site de pièces détachées en Europe".
Pour la CFTC, majoritaire à PSA Melun Sénart et qui veut y "préserver une activité suffisante et économiquement viable", la priorité, c'est que "chaque salarié (du site) ait un emploi demain".
Le syndicat, qui a donné un avis défavorable lors du CCE, souhaite par ailleurs que "l'actuel PREC (projet de redéploiement des emplois et des compétences) soit prolongé en bénéficiant d'améliorations financières".
Le secrétaire général adjoint du syndicat, Joseph Thouvenel, présent sur place, s'est dit confiant quant "au volontariat et à la progressivité" des reclassements à venir. "Ce n'est pas +on ferme on vous mute+", a-t-il expliqué à l'AFP.
De leur côté, CGT et CFDT sont sur une ligne plus protestataire et revendicative.
"A Melun, on nous a floué pendant des années", a expliqué Jean-Michel Le Guellaud, employé depuis 7 ans et syndiqué CFDT, évoquant deux vagues de diminution d'activité mises en place par la direction en mars et septembre 2009.
"J'ai le choix entre +prendre le départ+ ave 18.000 euros c'est-à-dire des miettes, ou partir à Vesoul alors que ma femme travaille à Melun et que je rembourse un emprunt immobilier", a-t-il ajouté.
"La direction évoque la concurrence des réseaux de distribution de pièces détachées mais c'est incohérent, nous somme dans le vert partout" (à Melun Sénart), selon Boubacar Thiero, délégué CFDT du site.
Après deux heures de manifestation, une vingtaine de syndiqués CFDT sont restés, massés devant le siège de Peugeot PSA avec drapeaux et gilets siglés, en attendant la fin de la réunion.