Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a redit mercredi au Congrès qu'il ne tablait que sur une reprise économique modérée aux États-Unis, et a exhorté les élus à élaborer sans attendre un plan de réduction du déficit budgétaire.
Les données économiques actuelles "laissent penser que la hausse de la demande finale sera suffisante pour assurer une reprise économique modérée dans les trimestres à venir", a déclaré M. Bernanke devant la Commission économique mixte du Congrès.
Abordant les problèmes posés par le déficit budgétaire américain, qui pourrait dépasser cette année le montant inouï de 1.415 milliards de dollars de l'exercice 2008-2009, M. Bernanke a appelé les élus à prendre des mesures concrètes.
"Il faudra faire des choix difficiles pour s'attaquer aux problèmes budgétaires du pays, mais les repousser n'aura pour seul résultat que de les rendre plus difficiles", a dit M. Bernanke.
"Bien que des déficits élevés soient inévitables à court terme, les responsables politiques doivent agir avec détermination pour remettre le budget fédéral sur une voie viable vers l'équilibre afin de conserver la confiance du public et des marchés financiers".
Concernant la conjoncture économique, M. Bernanke a répété en substance ce qu'il avait déclaré le 7 avril.
La force de la reprise entamée à l'été 2009 a été due pour beaucoup aux effets comptables des ajustements des stocks des entreprises.
"Maintenant que ces stocks sont plus conformes au niveau des ventes finales" et "avec la diminution attendue de la relance budgétaire au cours de l'année à venir, la suite de l'expansion économique dépendra du maintien de la croissance de la demande finale", a-t-il ajouté.
À cet égard, la progression de la consommation des ménages observée depuis le début de l'année (et dont les bons chiffres des ventes de détail publiés mercredi sont venus donner un premier aperçu pour mars) est encourageante, a dit le président de la Fed.
"La conjoncture financière continue de s'améliorer" et, "les dépenses d'investissements des entreprise en biens d'équipement et en logiciels semblent avoir progressé à un rythme soutenu au premier trimestre", a ajouté M. Bernanke.
Néanmoins, "des facteurs continuent d'entraver fortement le rythme de la croissance", a-t-il rappelé, citant les difficultés persistantes du marché du logement et de la construction, les difficultés budgétaires des États fédérés et la persistance d'un chômage élevé. Tous ces éléments risquent de peser d'une manière ou d'une autres sur la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance américaine.
"Il faudra beaucoup de temps pour récupérer les huit millions et demi d'emplois perdus au cours des deux dernières années", a considéré M. Bernanke.