La banque d'affaires américaine Morgan Stanley a perdu 5,4 milliards de dollars (3,95 milliards d'euros) dans des investissements immobiliers, notamment le siège de la Banque centrale européenne en Allemagne, a rapporté mercredi le Wall Street Journal (WSJ).
Il s'agirait de la plus grosse perte jamais réalisée par un fonds d'investissement spécialisé dans l'immobilier, affirme le quotidien économique.
La banque n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter ces informations.
Le Morgan Stanley Real Estate Funds (MSREF), qui investit l'argent des fonds de pension ou d'investisseurs étrangers dans des projets d'immobilier commercial, aurait perdu près des deux tiers de sa valeur initiale, qui était de 8,8 milliards de dollars (6,4 milliards d'euros), frappé de plein fouet par l'éclatement de la bulle immobilière.
La perte de valeur, chiffrée à 5,4 milliards de dollars dans des documents présentés par la banque à ses investisseurs, et dont le journal a obtenu copie, porte sur ses investissements notamment dans le siège de la Banque centrale européenne à Francfort (Allemagne), dans un gros projet immobilier à Tokyo (Japon) et dans plusieurs hôtels Intercontinental en Europe.
Au cours des 20 dernières années, la banque américaine a été l'un des plus gros investisseurs immobiliers du monde, avec 174 milliards de dollars d'opérations cumulées depuis 1991, selon le WSJ.
Le fonds immobilier de Morgan Stanley visait avant la crise une rentabilité de 22,1% par an en moyenne, selon les documents obtenus par le journal.
Certains concurrents directs de Morgan Stanley ont récemment décidé de réduire ou de se défaire de leurs investissements immobiliers.
Citigroup aurait ainsi conclu un accord portant sur la vente de sa filiale d'investissement immobilier, City Property Investors, au fonds d'investissement américain Apollo Management, rapportait en mars l?agence Bloomberg.
Les projets de loi sur la régulation financière aux Etats-Unis pourraient limiter la capacité des banques à gérer des fonds s'appuyant sur l'immobilier.
Selon des documents financiers trimestriels, la banque a déjà passé ces pertes en dépréciations à la mi-2009.
Elles n'auront donc aucun impact sur les résultats de la banque pour le premier trimestre 2010 qui doivent être publiés le 21 avril. En 2009, la banque a essuyé une perte de 907 millions de dollars.