Le plan d'aide européen pour aider la Grèce à surmonter sa crise budgétaire n'est qu'une "petite étape" et le pays court toujours le risque de tomber dans une "spirale d'endettement", a déclaré mardi à Londres le célèbre financier, George Soros.
Le plan d'aide finalisé ce week-end par les pays de la zone euro "n'est qu'une petite étape" en vue de résoudre les problèmes de la Grèce, a estimé le milliardaire philanthrope, qui s'exprimait lors d'une conférence organisée dans la City par le magazine The Economist.
"Si 5% (le taux auquel les autres membres de la zone euro se sont dit prêts à prêter 30 milliards d'euros à la Grèce, ndlr) est mieux que ce que le marché était disposé à offrir (...), un plan de sauvetage devrait proposer un taux à des conditions avantageuses", a-t-il estimé, soulignant qu'à continuer à payer des taux d'intérêts trop élevés sur sa dette, la Grèce courait le risque de s'enfoncer dans une "spirale d'endettement".
Il a donc souhaité que les pays de la zone euro aillent plus loin en mettant en place "un mécanisme de garantie" institutionnel, qui permettrait à la Grèce ou à d'autres membres, comme l'Espagne, d'emprunter à des conditions avantageuses en cas de difficultés.
George Soros, 79 ans, est un financier célèbre pour avoir fait fortune sur le marché des changes, notamment en spéculant contre la livre sterling en 1992, forçant son retrait du système monétaire européen, précurseur de la monnaie unique, ce qui lui a valu le surnom de "l'homme qui a fait tomber la Banque d'Angleterre".
Le milliardaire américain d'origine hongroise a mis depuis sa richesse au service de grandes causes comme la défense de la démocratie, et a lancé l'an dernier l'Institut pour une nouvelle pensée économique (Institute for New Economic Thinking, Inet), un centre de réflexion international.