
Le Premier ministre grec Georges Papandréou a demandé mardi au président américain Barack Obama des actes contre les spéculateurs accusés d'avoir plongé son pays un peu plus dans la crise financière.
Reçu à Washington au moment où la Grèce se débat dans une grave crise sociale, à deux jours d'une deuxième grève générale lancée par les syndicats en quinze jours pour dénoncer le plan de rigueur du gouvernement, M. Papandréou n'a reçu aucune promesse d'aide financière américaine.
Mais il a déclaré que M. Obama avait répondu de manière "très positive" à son plaidoyer contre les spéculateurs.
"Nous avons trouvé une réponse positive" de la part du président Obama, ce qui veut dire que "ce sujet sera à l'ordre du jour de la prochaine réunion du G20", le groupe de pays avancés et émergents qui doit se réunir fin juin à Toronto, a dit M. Papandréou.
M. Papandréou a indiqué qu'il n'avait pas demandé d'aide financière à Washington et la Maison Blanche a souligné qu'il n'était pas question d'intervenir. "C'est un problème que les Européens peuvent et doivent résoudre", a déclaré le porte-parole de la présidence américaine Robert Gibbs.

Après sa rencontre à la Maison Blanche, M. Papandréou a rencontré le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, à son ministère.
Selon le Trésor, la discussion a porté sur "les efforts concertés et sans relâche de l'Europe et des Etats-Unis pour faire avancer la réforme financière à l'échelle mondiale, notamment en faveur d'une surveillance accrue des produits dérivés".
Conçus au départ comme des produits d'assurance, ces instruments financiers se sont révélés être de formidables outils de spéculation pour une mise de fond minimale.
Certains de ces produits comme les contrat contre le risque de crédit (CDS) ont joué un rôle important dans les difficultés rencontrées par la Grèce.
Présent à Washington, le ministre des Finances grec Georges Papaconstantinou a dénoncé mardi sur la télévision CNBC l'opacité de ce marché, plaidant pour "plus de transparence" sur les marchés financiers en général, question qui, selon lui, exige une "réponse mondiale".
La veille, le Premier ministre grec avait appelé les Etats-Unis et l'Union européenne à dire une fois pour toutes "ça suffit!" à ceux qui profitent de la crise grecque, s'en prenant aux "spéculateurs sans principes" qui "engrangent des milliards chaque jour en pariant sur un défaut de paiement de la Grèce".
Soumis à la pression de plusieurs gouvernements, la Commission européenne a annoncé mardi qu'elle envisageait d'interdire des opérations hautement spéculatives sur les marchés visant la dette des Etats, à la lumière de la crise grecque.
Le Fonds monétaire international (FMI), qui fournit une assistance technique à Athènes pour y faire face a indiqué mardi qu'un de ses directeurs avait rencontré la veille M. Papaconstantinou pour discuter de cette aide, alors que la Grèce avait assuré qu'aucune réunion n'était prévue avec le Fonds à Washington.
Athènes a annoncé le 3 mars de nouvelles mesures d'austérité fiscale destinées à permettre au pays de tenir son objectif de déficit budgétaire pour 2010. M. Papandréou avait déclaré ce jour-là être prêt à se tourner vers le FMI s'il n'obtenait pas des pays européens le soutien qu'il leur demande.
Rassuré dimanche par la France, il a estimé lundi que la probabilité que la Grèce en appelle à l'aide du Fonds diminuait.