Le ministère grec des Finances a indiqué jeudi soir que son pays avait levé 5 milliards d'euros à un taux d'intérêt de 6,3%, jugé "encore élevé" lors de l'émission obligataire à dix ans lancée dans la matinée.
La Grèce a au total recueilli pour 15 milliards d'euros d'offres, pour le montant proposé de cinq milliards d'euros, ce qui atteste "qu'en dépit de la conjoncture extrêmement défavorable, la confiance des investisseurs dans l'économie grecque reste forte", a indiqué le ministère dans un communiqué.
Le montant du taux d'intérêt "est un signe encourageant pour l'efficacité des politiques du gouvernement", et s'est établi à 50 points de base de moins que lors de la précédente émission obligataire grecque à maturité de 5 ans, le 25 janvier, ajoute le texte.
Le différentiel entre le rendement des obligations grecques et allemandes "reste toutefois élevé, ce qui signifie que le coût que le pays est contraint de payer pour servir sa dette demeure haut", poursuit le communiqué.
Le gouvernement grec avait mandaté cinq établissements dont la britannique HSBC pour réaliser cette opération considérée comme un véritable test de la capacité d'Athènes à emprunter sur les marchés, et lancée au lendemain de l'annonce d'un rigoureux plan d'austérité.
La Grèce a attiré pour l'essentiel des investisseurs institutionnels étrangers, selon le ministère des Finances.
Selon la banque HSBC, l'émission a notamment attiré des investisseurs en Grèce où 23% du placement a été souscrit, au Royaume-Uni (20%), en Allemagne (14%) et plus modestement en France à 7,5%. De même source, les principaux investisseurs ont été des gestionnaires de fonds (39%), des banques (24,5%) et des compagnies d'assurance (24,5%).
La Grèce qui doit emprunter au total 54 milliards d'euros pour le service de sa dette en 2010, avait levé 8 milliards d'euros lors de sa première émission obligataire de l'année.