Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn a indiqué lundi attendre que le gouvernement grec "annonce de nouvelles mesures" d'économies permettant au pays de convaincre marchés et partenaires européens de sa capacité à sortir de la crise financière.
"Les marchés devraient être convaincus que la Grèce sera apte à tenir son objectif de réduction du déficit si la Commission européenne, la BCE et le FMI peuvent approuver un plan allant dans ce sens et s'assurer que ce programme atteint l'objectif", a déclaré M. Rehn lors d'une conférence concluant une journée d'entretiens à Athènes.
"Quand nous verrons le programme précis de mesures additionnelles que la Grèce va annoncer et adopter, nous pourrons l'examiner, et s'il atteint l'objectif de manière convaincante" d'une réduction du déficit budgétaire à 8,7% du PIB en 2010 "nous approuverons bien sûr ces mesures", a-t-il ajouté.
Alors que la presse grecque spécule sur la suppression du 14e mois de salaire des fonctionnaires, il a indiqué avoir souligné à ses interlocuteurs grecs que les mesures prises "pour réduire les dépenses salariales dans le secteur public devaient avoir un effet permanent".
Dès son premier entretien avec le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, M. Rehn avait appelé la Grèce à prendre "des mesures supplémentaires" pour sortir de la crise, face à "des risques liés aux évolutions macroéconomiques et au développement des marchés".
"Le gouvernement fera tout, y compris en prenant de nouvelles mesures, pour réaliser la baisse du déficit public de 4% de PIB en 2010", avait réaffirmé M. Papaconstantinou.
M. Rehn a conclu par une rencontre avec le Premier ministre, Georges Papandréou, ses entretiens à Athènes, qui lui ont aussi fait rencontrer la ministre de l'Economie et de la concurrence, Louka Katséli, le vice-Premier ministre, Théodore Pangalos, le gouverneur de la Banque de Grèce, Georges Provopoulos, et le ministre du Travail, Andréas Loverdos.
Environ 300 manifestants ont tenté d'entrer au ministère grec du Travail pendant une réunion d'Olli Rehn avec M. Loverdos, avant d'être repoussés par la police, qui a tiré des gaz lacrymogènes.
M. Rehn a précisé que des experts de la Commission, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international se rendront à nouveau prochainement en Grèce pour examiner les réformes structurelles prévues, après une première mission la semaine dernière centrée sur les coupes budgétaires.
Les médias grecs tablent sur l'annonce cette semaine d'un nouveau tour de vis, avec l'augmentation des taux de TVA et des taxes sur alcools, tabac et carburants, sans exclure de nouvelles coupes salariales dans la fonction publique.
Face aux risques de contagion à toute la zone euro, les Européens ont décidé de placer le pays sous tutelle budgétaire pour s'assurer qu'il va remettre ses finances en ordre. L'Union européenne doit examiner le 16 mars s'il y a lieu d'imposer au pays surendetté de nouvelles mesures d'économies
Après des rumeurs sur une préparation d'une aide des pays de la zone euro à la Grèce, la chancelière allemande Angela Merkel a exclu dimanche toute aide financière de l'Allemagne à la Grèce, invitant plutôt celle-ci à "remplir ses devoirs".
Mais selon la presse financière, Paris et Berlin travailleraient à un plan pour aider la Grèce à émettre de nouvelles obligations d'Etat pour refinancer sa dette. Il consisterait à demander à des institutions financières publiques ou para-publiques comme KfW en Allemagne ou la Caisse des Dépôts en France de souscrire à une émission obligataire et d'encourager ainsi les banques privées à y participer.
Selon le Wall Street Journal, la Grèce pourrait ainsi emprunter entre 20 et 30 milliards d'euros.