
Au deuxième jour de la grève des aiguilleurs du ciel, qui a de nouveau perturbé mercredi le trafic, le dialogue reprend entre les syndicats et le gouvernement, bien décidé à tenter d'abréger le conflit.
L'intersyndicale (CGC, CGT, FO, Unsa/Iessa) doit être reçue mercredi à 14H15 par le gouvernement, afin de trouver une issue à la grève qui perturbe le trafic aérien depuis deux jours.
Dans un communiqué, elle a constaté la "reprise du dialogue social", tout en déplorant "qu'il ait fallu une nouvelle grève, fortement suivie, pour en arriver là".
Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a espéré que la grève s'achève "d'ici la fin de la journée", au lendemain de l'annonce de la création d'une mission de concertation, présidée par le député européen socialiste Gilles Savary.
Les grévistes dénoncent un projet de fusion du contrôle aérien avec cinq autres pays européens, baptisé "bloc fonctionnel d'espace aérien d'Europe Centrale" (FABEC).
L'intersyndicale estime qu'il subsiste encore "beaucoup d'imprécisions tant sur le contenu que sur la démarche proposée". Le mot d'ordre de grève est maintenu "dans l'attente des garanties nécessaires", a-t-elle averti.
De nombreux retards et des annulations étaient enregistrés mercredi dans les aéroports parisiens et en province. Un vol sur deux ont été annulés à Orly et un sur quatre à Roissy, a indiqué à l'AFP une source aéroportuaire.
Peu avant midi, l'ambiance était au calme alors que les files d'attente devant les comptoirs des compagnies aériennes ne diminuaient pas.

"C'est infernal. Je suis énervé car mon vol était confirmé hier soir et ce matin il ne l'est plus", peste Jean-Philippe, 45 ans. "Je vais peut-être opté pour le train de nuit, ça sera plus sûr", regrette-t-il.
D'autres, plus chanceux ont été prévenus par leur compagnie aérienne. "Nous avons reçu un appel et un mail hier pour nous indiquer que notre vol était annulé, s'est félicité Véronique Derousseau, aux côtés de ses quatre enfants. Nous avons donc pu changer de vol et partir plus tôt que prévu, c'est une bonne nouvelle".
Les Aéroports de Paris (ADP) recommandent aux voyageurs d'appeler leur compagnie aérienne avant de se rendre à l'aéroport.
En province, le trafic subissait aussi de fortes perturbations. Aucun avion n'a ainsi décollé dans la matinée à Rennes, La Rochelle, Pau ou Biarritz.
L'aéroport de Lille-Lesquin a signalé qu'environ la moitié de la cinquantaine de liaisons prévues ont été supprimés préventivement, tandis que les annulations se sont multipliés ailleurs: 44 à l'aéroport de Lyon, 25 à Marseille, 34 à Nice.
En Europe, la grève a surtout eu un impact aux Pays-Bas, où de gros retard ont été constatés à l'aéroport de Schipol pour les vols à destination du sud de l'Europe, selon un porte-parole de KLM.

Le préavis, déposé par quatre syndicats de l'aviation civile (CGC, CGT, FO, Unsa/Iessa), court jusqu'à samedi. Un autre, l'Unsa-Icna (ingénieurs), a rejoint le mouvement mercredi. La CFDT a elle appelé à la grève seulement jeudi.
Les syndicats français redoutent "des conséquences sociales" pour les 4.400 aiguilleurs du ciel français de la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC), qui emploie au total 12.000 personnes ayant le statut de fonctionnaires.
Un texte législatif européen, dit "Ciel unique" et révisé en mars 2009, prévoit une coopération accrue entre pays voisins répartis dans des "blocs d'espace aérien fonctionnels", obligatoirement opérationnels pour 2012.
Les pays de l'Union européenne vont désormais être tenus à des objectifs contraignants de performance pour une meilleure sécurité, une capacité accrue de l'espace aérien, une réduction des coûts, une protection de l'environnement.