
Pour plus de 50% des commerçants parisiens interrogés, le chiffre d’affaires réalisé durant ces soldes d’hiver ne dépasse pas 10% de plus que le chiffre d’affaires d’un mois normal. Les commerçants parisiens regrettent que les soldes ne provoquent plus l’engouement créé il y a une dizaine d’années : « On ne compte plus sur les soldes pour rattraper la saison, ça nous permet tout juste de déstocker et de faire quelques gros chiffres d’affaires le week-end », explique l’un de ces commerçants, interrogé rue de Rennes par le Crocis.
Les commerçants mettent en cause les soldes flottants, ces deux semaines de soldes supplémentaires qu’ils peuvent utiliser à tout moment, sur simple demande auprès de la Préfecture. Les trois quarts des commerçants parisiens disent cependant ne pas avoir utilisé cette possibilité lors de la saison automne-hiver 2010, et 70% déclarent ne pas avoir l’intention de le faire lors des six prochains mois. Cette multiplication des réductions déstabiliserait le client.
La majorité des commerçants ayant pratiqué ces soldes flottants se déclarent tout de même satisfaits du résultat (57%). Les ventes lors de ces soldes flottants ont plutôt bien fonctionné, même s’ils n’ont pas généré de clients supplémentaires. Les clients ne sont pas prévenus de l’opération avant de se rendre en magasin.
La plupart des soldes flottants ont eu lieu lors du mois d’octobre et lors des quinze premiers jours du mois de novembre, périodes habituellement creuses entre la rentrée et les fêtes de fin d’année. De façon paradoxale, les commerçants sont réticents à l’idée d’organiser des soldes flottants, mais sont 66% à être favorables à l’instauration d’une date unique pour ces soldes.
Autre cause invoquée pour ces mauvais résultats, la météo. « Les chutes de neige des premiers jours des soldes ont entraîné une baisse de fréquentation des magasins », estime Charles Tillard-tête, statisticien à l’Institut français de la mode (IFM), interrogé par Boursereflex.com. La neige est tombée toute la première semaine, empêchant souvent les promeneurs de s’attarder dans les rues de Paris.
Les commerces parisiens pratiquent souvent deux démarques : le pourcentage pratiqué lors de la première démarque est en grand majorité égal à celui pratiqué l’an dernier. L’augmentation des remises se poursuit pourtant, avec des pourcentages toujours plus élevés : 40% des commerçants affirment avoir soldé dès la première démarque à -50%.
Plus de 70% des commerçants interrogés estiment que l’essor des soldes sur internet et des ventes privées est une vraie concurrence pour leur activité durant les soldes.