Pôle emploi doit tenir lundi une réunion extraordinaire du comité d'hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT) en Ile-de-France, à la suite de la tentative de suicide d'une conseillère d'une agence de Levallois-Perret, selon les syndicats FO, CGT, et la direction.
Le geste date de la période comprise entre Noël et Nouvel an. Il s'agit d'une personne suivie par la médecine du travail. La direction tente de trouver une solution pour alléger sa part de travail au contact du public.
"C'est un sujet sensible, donc je suis ouvert à ce CHSCT", a dit à l'AFP le directeur régional Raymond Lagre qui attendait la demande formelle des élus.
"Avec la montée du chômage les conditions dans les Pôle emploi locaux sont quand même difficiles, de par l'augmentation de la charge de travail qui a été brutale, et de la part l'agressivité de certains demandeurs d'emploi... Donc quand on a en plus des problèmes par ailleurs, c'est difficile", a-t-il ajouté, en assurant faire le maximum pour trouver des solutions.
Près de 9.000 agents travaillent en Ile-de-France.
Dans un courriel adressé au syndicat FO et rendu anonyme, la personne concernée écrivait la semaine dernière: "ma tentative de suicide n'est pas seulement due à mes problèmes personnels mais surtout à mes problèmes professionnels".
Elle se plaignait notamment de la "non communication" et de "l'injustice" régnant sur son lieu de travail.
Un autre conseiller de l'agence, âgé de 57 ans, a écrit à sa direction pour se plaindre d'être mis sur la touche, poussé vers la retraite et d'avoir été sanctionné faute de tenir les objectifs fixés sur les convocations, dans un courrier, également rendu anonyme, dont FO juge la tonalité inquiétante.
"Vous attendez que je m'immole sur votre bureau ?", demande l'agent à la direction, se plaignant d'une "marginalisation injuste" et de ne pas être écouté et se défendant d'ouvrir une polémique.
Pôle emploi a commencé des négociations avec les représentants du personnel sur la prévention du stress et les conditions de travail, qui se sont dégradées avec la conjonction de la fusion ANPE-Assedic et de la crise. Fin 2009, cinq conseillers ont tenté d'attenter à leurs jours, dont trois en Ile-de-France.