Une perquisition a été menée mercredi matin dans les locaux du comité central d'entreprise (CCE) d'Air France à Roissy, dans le cadre d'une enquête préliminaire sur la gestion contestée du CCE de la compagnie aérienne.
Des policiers de la brigade financière se sont présentés peu avant 09H00 dans l'immeuble de Roissy qui abrite le CCE, a-t-on précisé. Selon le Figaro.fr, qui a révélé la perquisition, ils se sont rendus aux 1er et 2ème étages de l'immeuble où se trouvent notamment les services de la direction ainsi que celui du personnel.
Les résultats de cette perquisition et les éventuels documents saisis n'étaient pas connus mercredi en milieu d'après-midi a indiqué une source proche du dossier à l'AFP.
Ces perquisitions interviennent à la suite de la révélation d'un audit du comité central d'entreprise (CCE) d'Air France, qui a mis au jour un déficit budgétaire cumulé de 15 millions d'euros depuis 2005.
Interrogé par l'AFP François Cabrera, ancien secrétaire (CFDT) du CCE, qui conteste la mise en cause de sa gestion, a déclaré: "c'est plutôt une bonne nouvelle pour nous, cela va permettre de faire éclater la vérité. Depuis le début, pas mal de choses ont été dites qui sont très loin de la réalité".
Selon lui, "il n'y a pas eu d'enrichissement personnel ou de détournement, mais un décalage de trésorerie".
"La perquisition va permettre de restituer la situation de manière officielle", a dit le syndicaliste, ajoutant: "nous, nous étions déjà tranquilles, car NOS comptes ont toujours été certifiées par un commissaire aux comptes".
De son côté la direction de la compagnie aérienne s'est refusée a tout commentaire.
Depuis lundi, la brigade financière, chargée de l'enquête par le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis), a commencé à entendre les protagonistes de l'affaire, sans qu'aucun ne soit placé en garde à vue jusque-là.
Jean-Yves Quinquenel, du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), qui a été secrétaire du CCE par intérim entre début novembre 2009 et jeudi dernier, le temps que l'audit soit mené, doit être entendu jeudi matin.
L'audit, qui porte principalement sur la période mars 2007-novembre 2009, période pendant laquelle la CFDT en avait la responsabilité, a pointé "des dépenses à vocation personnelle prises en charge par le CCE", comme des frais de nourrice ou des contraventions.
Il révèle un déficit budgétaire de 15 millions d'euros depuis 2005 et "une trésorerie structurellement déficitaire retrouvant l'équilibre qu'au travers de versements exceptionnels d'Air France" et "une absence de maîtrise des effectifs et de la masse salariale entre 2003 et 2008", le CCE comptant aujourd'hui près de 300 salariés.
Cet audit avait été commandé en septembre par l'ensemble des syndicats, y compris la CFDT, dont la gestion avec la CFE-CGC et FO du CCE entre mars 2007 et fin 2009 est mise en cause.
L'ensemble des élus du CCE, qui avaient examiné le rapport le 12 janvier, n'y avaient cependant trouvé "aucune preuve d'enrichissement personnel".
Le syndicat Unsa-aérien avait été le premier à déposer plainte contre X la semaine dernière auprès du tribunal de Bobigny pour abus de confiance et recel d'abus de confiance dans le cadre de cette affaire, suivi par le syndicat CFTC Air France.
Air France verse chaque année à cette instance, pour ses activités sociales et culturelles, 3,11% de la masse salariale, soit quelque 45 M EUR en 2009.