Les 35 milliards d'euros d'"investissements d'avenir" financés par le grand emprunt voulu par Nicolas Sarkozy devraient doper la croissance de la France de 0,3% par an en moyenne "sur la décennie", selon la version rectifiée du budget 2010 dévoilée mercredi.
"Au total, les dépenses financées par l'emprunt national augmenteraient la croissance de près de +0,3% de produit intérieur brut (PIB) par an sur la décennie", peut-on lire dans le projet de loi de finances rectificative présenté en conseil des ministres.
"Grâce au surcroît de croissance et donc de recettes à long terme, l'emprunt national s'autofinancera à l'horizon d'environ 11 ans", ajoute le gouvernement.
Comme l'a annoncé mi-décembre le président de la République, ces dépenses publiques exceptionnelles, destinées en priorité à l'université et à la recherche, s'élèveront à 35 milliards: 13 milliards d'aides récemment remboursées par les banques et 22 milliards levés sur les marchés financiers.
L'enseignement supérieur et la formation obtiendront ainsi 11 milliards, dont 7,7 milliards pour développer "cinq à dix campus d'excellence" et un milliard pour "constituer le plus important campus scientifique et technologique européen sur le plateau de Saclay", en Ile-de-France.
La recherche décrochera de son côté 7,9 milliards d'euros.
Par ailleurs, 3,5 milliards sont destinés aux petites et moyennes entreprises (PME), notamment les plus innovantes, tandis que 3 milliards iront à plusieurs filières industrielles (aéronautique, spatiale, automobile) pour financer des projets comme les avions, hélicoptères et véhicules "du futur".
Des investissements à hauteur de 5,1 milliards seront également réalisés dans le domaine du développement durable: un peu plus de la moitié pour doper les énergies renouvelables, un milliard pour le "nucléaire de demain", un autre pour encourager des "transports et urbanisme durables" et 500 millions pour la rénovation thermique des logements.
Enfin, l'économie numérique va pouvoir compter sur 4,5 milliards, notamment pour développer les réseaux à très haut débit.