La CFDT, qui présentera Gaby Bonnand fin janvier pour la présidence de l'assurance chômage (Unedic), risque de n'être pas seule en lice pour la direction de l'organisme géré par les syndicats et le patronat, FO et la CFE-CGC réfléchissant à présenter chacun une candidature.
La présidence de l'Unedic, actuellement assurée par Geoffroy Roux de Bézieux (Medef), revient alternativement tous les deux ans à un représentant syndical ou patronal.
Le prochain président de l'organisme paritaire sera élu le 29 janvier lors d'un conseil d'administration comptant 25 représentants patronaux (17 Medef, 5 CGPME, 3 UPA) et 25 syndicaux (5 par syndicats, CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC).
Interrogé sur la possibilité évoquée lundi par Les Echos d'être opposé à un candidat de FO voire de la CFE-CGC, M. Bonnand (CFDT) a déclaré à l'AFP: "On verra, il n'y a pas d'autre candidat officiellement déclaré".
"La CFDT ne remet pas en cause la candidature d'autres syndicats, mais nous sommes les seuls signataires d'un accord d'assurance chômage non contesté, donc il est légitime qu'on se présente à la tête de l'organisme qui le met en oeuvre", a-t-il fait valoir.
De la création de l'Unedic en 1959 à 1990, FO assurait la présidence du côté syndical. Depuis 1993, c'est la CFDT qui alterne avec le patronat.
A FO, "on s'interroge sur une candidature, on prendra position très vite", a assuré à l'AFP le possible candidat, Stéphane Lardy, qui juge nécessaire "un débat de fond sur l'avenir de l'Unedic, après la fusion ANPE-Assedic qui a dépouillé cet organisme paritaire d'une bonne part de ses attributions".
"FO a une certaine légitimité, pas plus mais pas moins que les autres, à défendre l'Unedic puisque nous avons été à sa création", a ajouté M. Lardy.
A la centrale des cadres, Alain Lecanu a indiqué que sa candidature n'était "pas exclue", car il "paraît difficile pour l'instant à la CFE-CGC de voter CFDT en raison de la position commune sur la représentativité ou FO qui nous attaque régulièrement sur la question catégorielle" des cadres.
La CFTC, qui pense que la CFE-CGC ne présentera finalement pas de candidature, "soutiendra une candidature de FO s'il y en a une, notamment par attachement au paritarisme, critiqué à plusieurs reprises par François Chérèque".
Dans cette élection, les enjeux extérieurs à l'assurance chômage sont déterminants "pour tout le monde, car le contexte syndical a beaucoup évolué" avec la réforme de la représentativité qui rebat les cartes, selon la CFE-CGC.
Cette recomposition du paysage syndical explique que la CGT puisse éventuellement apporter un soutien, inédit, à la CFDT.
La CGT "n'a pas encore décidé comment elle va se positionner" mais trouve "l'argument de la CFDT recevable: on voit mal un président de l'Unedic mettre en oeuvre une convention qu'il n'a pas signée", a expliqué Eric Aubin (CGT), selon lequel la CGT pourrait "soit s'abstenir, soit voter pour".