
Le déficit public sera un peu moins lourd que prévu en 2009 et devrait atteindre au "maximum" 8% du produit intérieur brut (PIB) alors qu'il était attendu à 8,2%, a déclaré jeudi le ministre du Budget Eric Woerth.
"On a des recettes d'impôt sur les sociétés qui sont meilleures en fin d'année", soit 21 milliards d'euros au lieu des 19 escomptés, a indiqué à la presse le ministre en marge du colloque "Nouveau monde, nouveau capitalisme".
Les recettes de TVA seront également "un peu meilleures", de l'ordre de 1 milliard d'euros supplémentaires, a ajouté M. Woerth.
"Et puis on a moins dépensé (...). Je pense avoir bien tenu les dépenses à défaut de pouvoir tenir les recettes en période de crise", a précisé le ministre, rappelant que les économies réalisées en 2009 par rapport à l'objectif initial se chiffraient à 2 milliards d'euros.
Le ministre avait auparavant affirmé que cette somme serait affectée à un remboursement exceptionnel de la dette de l'Etat envers la sécurité sociale.
"Tout ça mis bout à bout (...) nous amènera à 8% (du PIB) maximum", a indiqué M. Woerth, précisant que les chiffres définitifs du déficit public seraient arrêtés dans "les semaines qui viennent".
Selon le ministre, cette légère embellie "montre qu'on commence l'année 2010 avec de la croissance". "Si on fait entre 1 et 1,5% (de croissance) en 2010, c'est (...) la fin du cycle de décroissance", a-t-il estimé.
Le gouvernement table officiellement sur une croissance de son PIB de 0,75% cette année, mais le Premier ministre François Fillon a déjà évoqué une fourchette de 1 à 1,5%.

Plus tôt dans la journée, le ministère du Budget avait affirmé que le déficit public ne devrait pas dépasser 8% du PIB en 2009, confirmant une information du site internet de L'Express.
La ministre de l'Economie Christine Lagarde avait aussi indiqué à l'AFP que le déficit serait probablement "un tout petit peu mieux que ce qu'on avait initialement prévu".
Dans la loi de finances 2009, le gouvernement prévoyait un déficit public (Etat, comptes sociaux et collectivités locales) à 8,2% du PIB en 2009, un record appelé à être battu en 2010 avec 8,5%.
La nouvelle prévision doit être intégrée au collectif budgétaire (version rectifiée du budget) sur le grand emprunt, qui sera présenté le 20 janvier en conseil des ministres.
En France, comme dans la plupart des pays, le déficit a explosé sous le poids de la crise économique mondiale, qui a lourdement affecté les recettes fiscales. Le gouvernement a de son côté multiplié les dépenses nouvelles dans le cadre de son plan de relance de l'économie.
La récession passée, la Commission européenne a demandé à Paris de ramener son déficit public sous la limite autorisée de 3% dès 2013. Un délai initialement jugé peu réaliste par le gouvernement qui a néanmoins fini par l'accepter, à condition qu'une croissance forte soit au rendez-vous d'ici là.
Le président Nicolas Sarkozy a annoncé l'organisation, d'ici la fin du mois, d'une conférence nationale sur les déficits et la dette.