Pôle emploi entame mardi avec les représentants de ses 47.000 salariés une négociation sur la prévention du stress et les conditions de travail, un an jour pour jour après l'ouverture au public.
A l'ordre du jour, a indiqué la direction à l'AFP, figure "le diagnostic qui a été fait après le questionnaire envoyé à l'ensemble des agents".
Il s'agit de "fixer avec les organisations syndicales les modalités des discussions et négociations sur les risques psychosociaux, la gestion du stress et les conditions de travail".
Depuis des mois, les syndicats tirent la sonnette d'alarme sur le stress que fait peser sur les agents la réforme mise en place, après de courts modules de formation, en pleine flambée du chômage.
Cinq conseillers Pôle emploi ont tenté d'attenter à leurs jours fin 2009.
Selon des témoignages recueillis à Charleville-Mézières (Ardennes), les agents notent une tension "de plus en plus palpable" et "une agressivité énorme du public", à laquelle ils "ne peuvent pas répondre correctement, par manque de formation ou d'outils adaptés".
Une brève prise d'otage a eu lieu avant Noël à Morteau (Doubs).
Parmi les doléances du personnel, le manque de bureaux est aussi cité comme une source d'inconfort majeur rejaillissant sur les chômeurs, de même que l'absence de système informatique commun entre ex-ANPE et ex-Assedic.
Un questionnaire a été adressé au personnel en novembre par la direction, auquel plus de la moitié a répondu.
107 questions ont été posées allant de la charge de travail aux difficultés relationnelles mais aussi le stress généré par la réforme.
De nouveaux renforts ont été annoncés sous la forme d'un millier de CDD, que le gouvernement espère opérationnels en février.
En 2009, 5.340 personnes ont complété l'effectif: d'abord un volant de CDD embauchés pour remplacer des départs en retraite et éponger les dossiers en retard, puis 1.840 embauches à l'été dont 1.000 CDI, plus 500 contrats aidés et 500 CDD pour répondre au téléphone qui doivent être pérennisés.
Promesse de campagne du candidat Nicolas Sarkozy, la fusion de l'ANPE et des Assedic a pris effet progressivement depuis le 5 janvier 2009. Pôle emploi doit faciliter les démarches des chômeurs avec un interlocuteur unique pour l'indemnisation et l'aide à la recherche d'emploi.
Au conseil d'administration, où siège le patronat, les syndicats et l'Etat, deux tendances s'affrontent entre les tenants d'une ligne économe (patronat, Etat) et une ligne syndicale réclamant plus de moyens, avec d'autant plus de force que le budget 2009 de Pôle emploi n'a pas été dépensé en totalité.