Pôle emploi entamera "mi-janvier" une négociation sur la prévention du stress et les conditions de travail, a annoncé mercredi son directeur général Christian Charpy, alors que "cinq conseillers ont tenté d'attenter à leurs jours au cours des trois dernières semaines".
S'exprimant lors d'un point presse consacré à l'évolution de l'emploi au 3ème trimestre dont les chiffres seront diffusables jeudi, M. Charpy a précisé que chacune de ces personnes "étaient hors de danger", "suivies individuellement", qu'"une enquête approfondie" était ouverte et qu'"un soutien a été apporté aux agences où ils travaillent avec une cellule psychologique".
"Les situations sont très contrastées" et pour les uns "liées à des situations personnelles et pour les autres qui peuvent être liées à des situations professionnelles", a-t-il dit.
Interrogé sur les renforts promis par le président de la République il y a presque trois semaines, M. Charpy a indiqué qu'ils "auront deux aspects : renforcement d'effectifs temporaires dans les régions qui ont les plus grosses difficultés et un recours accrû aux opérateurs privés".
Les régions les plus touchées par la dégradation de l'emploi sont dans l'ordre la Lorraine, la Picardie, la Franche-Comté, la Champagne-Ardenne, le Poitou-Charente et la Haute-Normandie, selon Pôle emploi.
M. Charpy estime pouvoir puiser rapidement dans le vivier des 145.000 candidatures reçues avant l'été pour les 1.840 postes de conseillers à pourvoir, dont 1.000 en CDI.
Ces renforts sont "un des éléments de réponse au stress" des agents "qui font face à une très forte augmentation du chômage mais aussi aux effets d'une restructuration importante avec la création de Pôle emploi", a dit M. Charpy.
Pôle emploi vient d'envoyer à ses quelque 48.000 agents un questionnaire sur leurs conditions de travail, auquel plus de la moitié ont répondu et dont les résultats seront présentés aux organisations syndicales, "ce qui permettra d'enclencher une négociation dès la mi-janvier sur la prévention du stress, les risques psychosociaux et les conditions de travail", a indiqué M. Charpy.
Ce dernier a aussi l'intention d'"accélérer les visites sur le terrain dans les prochaines semaines". "L'objectif est de permettre aux agents de faire ce travail pas facile dans des conditions améliorées par rapport à aujourd'hui, je l'ai reconnu, il y a des situations pas simples à gérer", a-t-il ajouté.
M. Charpy a notamment évoqué le problème des agences éclatées entre deux sites.
Le 20 octobre, jour d'une grève suivie, M. Charpy avait déjà annoncé une négociation sur la prévention du stress "avec l'espoir d'aboutir avant la fin de l'année".
Pôle emploi est issu de la fusion ANPE-Assedic censée simplifier les démarches des chômeurs.
Lundi et mardi, plusieurs agences de Pôle emploi ont fait grève dans le Val-de-Marne pour protester contre la réforme qui les oblige à être en principe polyvalents et pouvoir, malgré des formations courtes, renseigner sans erreur un chômeur sur son indemnisation mais aussi faciliter sa recherche d'emploi.