Nicolas Sarkozy a affirmé mardi qu'il ne procéderait "jamais" à une régularisation massive des sans-papiers, estimant que ce serait "contraire" aux "valeurs de la République", à l'occasion d'une table-ronde au Perreux-sur-Marne.
"Tant que je serai président de la République, je n'accepterai pas une régularisation globale de ceux qui n'ont pas de papiers, je ne l'accepterai jamais parce que c'est contraire à l'idée que je me fais des valeurs de la République", a assuré M. Sarkozy.
La France "a expérimenté cette régularisation, à trois reprises (...) ça a conduit à ce que les réseaux de trafiquants criminels sur la pauvreté des gens et le malheur des gens, se disent: +envoyons les malheureux en France, ils régularisent, et donc un jour ils seront amenés à régulariser+", a-t-il ajouté.
"Chaque fois qu'on a régularisé massivement, on a abouti au contraire de l'effet recherché, on a créé un appel d'air", a insisté le chef de l'Etat.
"Toute forme d'amalgame entre la délinquance et l'immigration serait particulièrement odieux et la France doit rester un pays d'ouverture (...) la France a toujours été un pays ouvert, et j'en suis un témoignage, comme d'autres", a-t-il toutefois remarqué.
"Les Espagnols l'ont fait, ils en sont revenus (...) les Italiens l'ont fait, et ils se trouvent aujourd'hui être ceux qui demandent avec le plus de fermeté un contrôle aux frontières en Europe", a également relevé Nicolas Sarkozy en évoquant les régularisations opérées dans certains pays voisins.
"Après la régularisation en France, le nombre de demandes, tenez-vous bien, a été multiplié par quatre", a-t-il plaidé.
"Là aussi, il y a une règle", a insisté le président, "chaque année la France accueille 100.000 personnes, un peu plus, mais si on traite de la même façon ceux qui ont des papiers et ceux qui n'en ont pas, alors pourquoi donner des papiers à ceux qui en demandent ?"
Citant l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard qui avait affirmé que "la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde", Nicolas Sarkozy a estimé que "la France est généreuse".
"Si vous voulez rentrer aux Etats-Unis, si vous êtes malade vous n'avez pas le droit. En France, quand on est malade on vous soigne. Si vous n'avez pas un emploi, vous n'avez pas le droit (d'entrer aux Etats-Unis). En France, vous avez droit à la sécurité sociale", a-t-il indiqué.
"Mais de là à régulariser tout le monde, ce serait une erreur tragique et c'est la raison pour laquelle nous ne le ferons pas", a conclu le président.
Auparavant, Nicolas Sarkozy a assuré dans le Val-de-Marne qu'il ne reviendrait "jamais" sur la réduction à 5,5% de la TVA pour les restaurateurs, après le vote en commission puis le rejet lundi au Sénat d'un amendement prévoyant le retour de son taux à 19,6%.
"Jamais je ne reviendrai sur la baisse de la TVA sur la restauration", a déclaré M. Sarkozy en répondant à un buraliste à la faveur d'une table-ronde sur la sécurité organisé au Perreux-sur-Marne.
"Les buralistes, les restaurateurs sont des gens qui travaillent extrêmement dur, qui ne demandent rien (...) qui font du lien social dans nos campagnes", a-t-il poursuivi, "une promesse leur a été faite par mon prédécesseur, vous voyez où j'en suis, je tiens même les promesses des autres".
"J'ai obtenu de l'Europe, ce qui n'a pas été simple à obtenir, de pouvoir baisser la TVA (...) j'estime que ce n'est que justice pour les gens qui travaillent dur (...) je l'avais promis, nous l'avons fait", a-t-il conclu.
Lundi, la commission des Finances au Sénat a adopté, à l'unanimité, un amendement visant à rétablir à 19,6% le taux de TVA sur la restauration qui avait été réduit à 5,5% en juillet. Cet amendement, rejeté dans la nuit en séance, a été perçu comme un avertissement aux restaurateurs qui n'auraient pas tenu les promesses faites en échange de la baisse de la TVA.
Les restaurateurs s'étaient notamment engagés dans un Contrat d'avenir, sur 3 ans, signé avec le gouvernement à baisser les prix, à revaloriser les salaires, à embaucher et à moderniser leur secteur.